El Hadhra au festival de la Médina : overdose d’innovation !

« El Hadhra, est le spectacle pilier du festival de la Médina, les Tunisiens aiment venir chaque Ramadan pour profiter des chansons soufi qui riment avec l’ambiance ramadanesque.  C’était toujours des soirées réussies avec des escaliers complets et des guichets fermés », avait précisé  Zoubeir Lasrem,  directeur du festival de la Médina lors de la conférence de presse de lancement du programme de cette 35ème édition quand en réponse à la question sur la raison de la participation continue de Fadhel Jaziri et sa troupe au programme du festival.

Les soirées des 6 et 7 juin au théâtre municipal de Tunis sont venues confirmer la logique du comité d’organisation et de son directeur. Les files des fans d’El Hadhra  devant le théâtre municipal témoignaient de l’attachement des tunisiens à la musique soufie et des chants des Zaouias particulièrement au cours du mois de Ramadan. D’ailleurs comme chaque année, il n’y avait plus de billets dans les guichets une semaine avant le spectacle. Des personnalités politiques, Slim Chaker, Mohsser Marzouk et d’autres ont été parmi les spectateurs de cette soirée ramadanesque.

Trop d’innovation ?
Depuis la première Hadhra au théâtre romain de Carthage, il y a de cela plus de deux décennies, Fadhel Jaziri n’a pas arrêté de moderniser et d’innover sa création. La vision de son travail « n’est  plus la fixation d’un folklore teinté de mysticisme et de nostalgie, vécu comme une fuite hors du contemporain, mais plutôt une mise en scène de la mémoire dans le théâtre du présent, elle est le présent, l’inactuel dans toute sa force d’avant-garde, la lutte de la musique contre la dispersion du temps dans une unité créatrice ». C’est ainsi que Jaziri présente son travail. L’introduction d’instruments occidentaux de musique classique était une révolution il y a quelques années.

Fadhel Jaziri est allé plus loin cette année avec l’introduction d’une voix féminine dans le spectacle. Il est vrai que la présence des femmes dans la chorégraphie ne date pas d’aujourd’hui, mais c’est la première fois qu’une chanteuse est aux côtés des chanteurs. Emna Jaziri, était la surprise de la soirée et a repris avec sa voix suave « Ellil Zahi », avec un nouveau mixage. Une des chansons soufi les plus difficiles et toujours attendue par les fans d’El Hadhra.

Cette innovation n’a pas été assez appréciée par le public dont quelques uns ont exprimé leur souci de voir le patrimoine soufi disparaître sous l’impact du désir d’innovation.

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