Dans une Turquie profondément divisée, 64 millions d’électeurs ont commencé à se rendre aux urnes pour élire leur président, mais aussi leur Parlement. Il s’agit d’une journée très importante dans l’histoire de la Turquie qui pourrait être marquée par la chute de l'omnipotent président turc Recep Tayyip Erdogan.
Il faut dire que pour la première fois depuis deux décennies, les résultats des élections sont incertains. Et pour cause, Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans, fait face à une concurrence farouche de la part de son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, à la tête d'une coalition de six partis et largement soutenu par des capitales occidentales.
A la tête d’un pays usé par une crise économique, une crise de monnaie sans précédent, une inflation dépassant le seuil de 80% et surtout le traumatisme du séisme de 6 février, Erdogan, l’hyper-président qui brigue un troisième mandat est dans une situation est on ne peut plus inconfortable. En revanche, son rival, Kemal Kiliçdaroglu, semble avoir toutes ses chances.
En dépit des mesures prises en faveur de sa population pendant la campagne, telles que l’augmentation du salaire minimum, des aides pour les familles sinistrées pendant le séisme, la livraison de gaz gratuit et la retraite anticipée pour les fonctionnaires, Erdogan semble avoir joué toutes ses cartes pour se maintenir au pouvoir.