La mission d’observation européenne rend un rapport critique

 

Ignacio Sanchez Salafranca, le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, était à Alger afin de rendre son rapport portant sur le déroulement des élections législatives. L’occasion de pointer du doigt de nombreuses défaillances dans le processus électoral… Compte rendu

 

Les législatives du 10 mai en Algérie ont été marquées par des «faiblesses» et des «insuffisances», et leurs résultats traduisent «en partie un rejet de l’offre politique par les citoyens»… C’est ce qu’a indiqué en substance le rapport de la mission d’observation de l’UE. Arrivée le 30 mars dernier pour suivre le déroulement des élections, elle était composée de 150 observateurs issus de vingt-six Etats membres de l’UE. De retour à Alger, le chef de la mission, Ignacio Sanchez Salafranca, a remis une copie du rapport final, d’une soixantaine de pages, à plusieurs personnalités parmi lesquelles Daho Ould Kablia et Mourad Medelci, respectivement ministres de l’Intérieur et des collectivités locales et des Affaires étrangères. En Algérie, les élections législatives du 10 mai ont eu lieu suite à un processus de réformes gouvernementales «contrôlé» qui a permis «la participation de 44 partis politiques (dont 21 récemment accrédités)». Seulement, note la mission,  les partis de l’Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP) «ont été les plus actifs, car disposant notamment de moyens plus conséquents». Comme en 2007, avec 208 sièges sur 462, le Front de libération nationale (FLN) a été «le grand vainqueur» du scrutin. Il devance largement le Rassemblement pour la démocratie (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Le taux de participation (43,14%) a été supérieur à celui de 2007 (35,65%).

 

De multiples critiques

Selon le document, la majorité des bureaux de vote a ouvert le jour J «à l’heure avec l’ensemble du matériel nécessaire à leur fonctionnement». Les phases de compilation des résultats, au niveau des commissions électorales communales, puis de consolidation, au niveau des commissions électorales de wilayas, s’étaient elles aussi «généralement déroulées dans le calme». Cependant, depuis l’instauration du multipartisme en 1989, plusieurs accusations de fraudes avaient entaché les élections en Algérie. La mission a formulé de multiples critiques. Pour les observateurs, le principal problème réside dans «le nombre élevé de bulletins blancs/nuls»: près de 1,7 million, soit 18% des suffrages. Cela «traduit en partie un rejet de l’offre politique par les citoyens», juge le document.

Deuxième problème pointé par le rapport : la révision préalable du système électoral. Il a mené à un système d’enregistrement qui «présente certaines faiblesses structurelles» qui n’ont pas permis de «contrôle avéré». La mission a d’ailleurs rappelé, qu’elle s’était vu refuser la possibilité de consulter le fichier électoral national. Le ministère de l’Intérieur a présenté des résultats provisoires le 11 mai «au même moment où se poursuivait le travail de consolidation au sein des différentes commissions», a déploré la mission. En vue des prochaines échéances électorales, les autorités algériennes ont reçu 31 recommandations portant sur la révision des différentes étapes de l’organisation et du déroulement du scrutin. A ce jour, nul ne sait si la mission sera présente lors du déroulement des élections locales prévues pour le 29 novembre prochain.

 

A.T

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