Le taux d'inscription des électeurs est relativement faible sur toute l’étendue du territoire national. Jusqu’à présent, quelque 52 mille Tunisiens seulement se sont inscrits sur les listes électorales. Les femmes sont remarquablement plus inscrites que les hommes, avec un taux de 45%.
Bien que très souvent, les personnes les plus âgées soient largement abstenues sur les listes électorales, les jeunes et les moins diplômés, sont aussi abstentionnistes a regretté le membre de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) Nabil Baffoun.
Baffoun a expliqué que ce faible niveau d'inscription reflétait la réticence d’une catégorie de la population à participer aux prochaines échéances électorales, notamment les élections législatives et présidentielles. « Pour voter, il faut être inscrit sur une liste électorale » a-t-il insisté dans une déclaration à Réalités Online regrettant que le taux d'inscription soit toujours en deçà des attentes.
Selon le membre de l’ISIE, de nombreux facteurs seraient à l’origine de la réticence de la population Tunisienne à la participation à l’opération d’inscription.
La préparation de la campagne laisse à désirer
«La campagne de sensibilisation à l'inscription aurait pu être mieux préparée », a-t-il dit estimant que le niveau d’instruction et la catégorie sociale interviennent dans cas. Selon lui, le taux d’inscription des non-diplômés est relativement inférieur à celui des diplômés du supérieur. Les ouvriers et les employés sont moins inscrits que les cadres. Les chômeurs moins que les personnes actives. Ainsi, les franges sociales les plus démunies, déjà absentes sur les listes, sont moins intéressées.
Toutefois, a-t-il rétorqué, ces facteurs ne peuvent être définitivement déterminés qu'à travers la réalisation d'une évaluation globale de toute l'opération. « Au cas où les Tunisiens persistent dans leur indifférence, l'ISIE va identifier des solutions alternatives pour accroitre les taux d'inscription », a-t-il assuré.
Sur un autre plan, Baffoun a décliné les accusations de sabotage de l'opération d'inscription lancées à l'encontre de l'ISIE par certains partis politiques et composantes de la société civile. « Seuls les bureaux logés dans les municipalités et la poste sont soumis aux horaires administratifs» a-t-il tenu à préciser.
Dans les centres commerciaux, ces structures sont ouvertes à longueur de journée, sans compter les bureaux itinérants ouverts le soir durant le mois de Ramadan.
Le président de l'Association tunisienne pour l'intégrité et la démocratie des élections (ATIDE), Moez Bouraoui, avait critiqué le déroulement de l'opération d'inscription, au niveau de la campagne de sensibilisation et de l'encadrement des agents.
Bouraoui a déploré la limitation des inscriptions à l'horaire administratif, l'absence de bureaux régionaux de l'ISIE au Kef et à Mahdia, le lancement de la campagne de sensibilisation cinq jours après le démarrage des inscriptions et le manque de neutralité de certains agents d'enregistrement.
L'opération d’inscription des électeurs cible les 4 millions d'électeurs non-inscrits lors des élections du 23 octobre 2011. Elle se poursuit au 22 juillet 2014.
S.M