Pour son célèbre titre annuel, le journal américain a opté pour le richissime fondateur de l’entreprise de véhicules électriques Tesla. Passionné d’aérospatial, l’entrepreneur sud-africain entend résoudre les problèmes de notre temps à l’aide de la technologie, ce qui fait de lui un pur produit de notre époque.
Après les magnats de la tech Jeff Bezos en 1999 et Mark Zuckerberg en 2010, c’est au tour d’Elon Musk d’être sacré “personnalité de l’année” par l’hebdomadaire américain Time. À 50 ans, l’homme le plus riche du monde a notamment été choisi pour ses différents projets entrepreneuriaux, à une époque où “nos vies et nos structures sociales sont désormais transformées par les motivations, les priorités et les produits des plus riches”.
“Le titre de ‘personnalité de l’année’ indique que la personne à qui il a été attribué a une certaine influence, explique le magazine, dans un article décrivant ce choix éditorial. Et très peu de gens ont eu plus d’influence sur la vie sur Terre – et probablement ailleurs – qu’Elon Musk.”
Le milliardaire sud-africain a notamment créé l’entreprise de voitures électriques Tesla, devenue l’une des firmes les plus rentables de 2021, dans un contexte de dérèglement climatique. Mais il s’est aussi tourné vers l’espace, grâce à sa société d’aérospatial SpaceX, “choisie pour construire la fusée qui emmènera à nouveau des astronautes sur la Lune, près de cinquante ans après la dernière opération de ce genre”.
*L’ère des grandes entreprises
“L’ascension d’Elon Musk coïncide avec des phénomènes plus larges et complexes, dont il représente à la fois la cause et les effets”, continue le magazine. Le déclin des institutions traditionnelles et la montée en force de l’individualisme vont de pair avec le désengagement progressif des États et le poids croissant des grandes firmes.
“Il y a encore quelque temps, les ambitions liées à la conquête spatiale émanaient du collectif, c’étaient des projets utilisés par les chefs d’États pour souder la nation, se souvient Time. Désormais, elles sont de plus en plus le fait d’entreprises privées.”
Pour Elon Musk, ces changements sont bénéfiques car ils donnent plus de poids aux chefs d’entreprise, des hommes qu’il juge plus compétents pour prendre des décisions économiques fiables. Ses opposants, à l’inverse, y voient l’un des échecs du capitalisme. L’accumulation des richesses permettrait ainsi à une minorité de personnes – principalement des hommes blancs – de s’affranchir des règles communes.
Que l’on apprécie le milliardaire ou qu’on le déteste, sa nomination comme personnalité de l’année reste justifiée, affirme le titre. “Qu’on le veuille ou non, nous vivons désormais dans le monde d’Elon Musk.”
(Le Courrier International)