« nous nous sommes fixés cinq objectifs. D’abord, la santé des Tunisiens qu’il fallait préserver indépendamment de tous les indicateurs économiques. Puis, nous avons veillé à ce qu’il n’y ait pas de famine. Nous avons fait en sorte que tous les Tunisiens perçoivent leurs salaires. Ensuite, nous nous sommes attardés sur le rapatriement de tous les Tunisiens bloqués à l’étranger ». C’est en ces termes que le chef du gouvernement, Elyes Fakhdfakh a entamé son intervention lors de la séance plénière tenue ce matin et dédiée à l’évaluation des 100 premiers jours du gouvernement.
Sans trop s’étaler sur ce bilan qu’il devait développer ensuite en détail, Fakhfakh s’est attaqué directement à à la polémique autour du conflit d’intérêts dont il fait l’objet. « Oui j’ai investi lorsque j’ai quitté mon poste de ministre en 2014. A l’époque, j’ai reçu beaucoup d’offres d’emplois, mais j’ai préféré l’investissement parce que j’ai toujours cru que c’est l’unique solution pour réaliser la croissance. J’ai investi à travers l’acquisition d’actions dans des entreprises actives dans le domaine de l’environnement parce que je suis convaincu que c’est l’avenir ». Le chef du gouvernement s’est défendu en affirmant qu’il est actionnaire dans des entreprises légales qui respectent strictement la loi. « L’INLUCC détient une déclaration détaillée de mes biens », indique-t-il ajoutant qu’il a toujours travaillé en toute transparence et qu’il veille à ancrer les valeurs de l’intégrité et à lutter contre la corruption. « Ceux qui mettent en doute ma crédibilité, je leur dis, vous pouvez toujours attendre». Une réflexion qui a créé une réaction vive et immédiate de ceux qui l’attendaient au détour et suscité la colère de plusieurs députés dont les élus du bloc Al Karama qui ont choisi de quitter la salle.
Ce qui n’a pas empêché Fakhfakh de continuer sur sa lancée pour indiquer à nouveau qu’«il faut arrêter avec le dénigrement et les diffamations. Il est impossible de parler de corruption en partant d’une simple suspicion de conflits d’intérêts, alors que seules les institutions de l’Etat et la Justice sont habilitées à trancher sur la question ».
Dans ce contexte, le chef du gouvernement a annoncé qu’il a décidé de céder volontairement toutes les participations qu’il détient dans les entreprises à l’origine de la polémique récente déclenchée par des accusations du député Yassine Ayari que Fakhfakh n’a pas nommé une seule fois. « Depuis que je suis né, je n’ai enfreint aucune loi. Vous pouvez vérifier, et si vous découvrez une infraction, je vous promets de démissionner…Je suis le premier à avoir introduit la transparence au ministère des Finances quand j’étais à sa tête. »
Par ailleurs, il a expliqué qu’il n’avait enfreint aucune loi par la détention de ces actions et qu’il a respecté les articles 17 et 18 de la loi 46. En revanche, il a indiqué que l’article 20 contient plusieurs points ambigus qui doivent être clarifiés. De ce fait, il a annoncé qu’il envisage d’entreprendre une initiative législative afin de démystifier cet article.
Lire aussi:
Yassine Ayari: Gérant d’une autre société, Fakhfakh risque deux ans de prison