Depuis son élection en mai 2017, c’est la toute première visite d’Etat qui sera entamée par Emmanual Macron en Tunisie. Notre pays est le troisième pays du Maghreb visité par le Chef d’Etat français, après le Maroc en juin 2017 et l’Algérie en décembre 2017. Le 31 janvier et le 1er février 2018, l’enjeu sera diplomatique, compte tenu des derniers rebondissements géopolitiques qui ont eu lieu, à l’instar du classement de la Tunisie sur la liste noire, puis grise, des paradis fiscaux. L’autre enjeu devrait être, bien entendu, économique. La France et la Tunisie sont de grands partenaires économiques. Emmanuel Macron, sous sa casquette de candidat aux élections présidentielles, a assuré en novembre 2016 que les dettes tunisiennes vis-à-vis de la France seront converties en projets. Ce sera un autre point à suivre donc.
Délégation de haut niveau et des accords bilatéraux au menu
Comme promis en novembre 2016, le président français sera accompagné par une délégation de haut niveau à l’occasion de sa première visite d’État en Tunisie. Outre la délégation de chefs d’entreprises qui va venir, il y aura la Première Dame de France, Brigitte Macron, le Chef de la Diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, le ministre de l’Éducation Nationale, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Enseignement Supérieur, Frédérique Vidal, le secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé du Numérique, Mounir Mahjoubi, et la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, Delphine Gény-Staphann. D’autres personnalités seront également de la partie, à l’instar de Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris et fervent amoureux de la Tunisie.
Bertrand Delanoë, ancien maire de Paris (Parti Socialiste).
Riche sera le programme d’Emmanuel Macron lors de sa visite en Tunisie. Sa visite commencera par une rencontre avec Béji Caïd Essebsi, président de la République Tunisienne au Palais de Carthage. Au menu : la signature de plusieurs accords bilatéraux portant sur l’éducation, l’enseignement supérieur et l’innovation numérique.
Au programme également : la conversion des dettes en projets de développement. Ces projets devraient être pris en charge par l’Agence française de Développement (AFD). Après la signature des accords, les deux présidents donneront une conférence de presse. Emmanuel Macron rencontrera, par la suite, le Chef du gouvernement d’union nationale, Youssef Chahed.
Emmanuel Macron, président de la République française, accueillant Béji Caïd Essebsi, président de la République tunisienne, au Palais de l’Élysées.
Plus tard, le Chef de l’État français participera à l’inauguration de l’Alliance française du Grand Tunis. Créée dans 134 pays, dont, bientôt, la Tunisie, cette dernière consiste à offrir des cours de français au grand publics. Elle vise aussi à mieux faire connaître la culture française et à favoriser la diversité culturelle.
L’autre grand rendez-vous de Macron aura lieu à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), au Bardo. Sur place, il rencontrera plusieurs députés et Mohamed Ennaceur, président de l’ARP. Une fois chose faite, un discours sera prononcé devant les élus de la République tunisienne.
Macron se rendra ensuite au musée du Bardo, où il prendra part à un hommage aux martyrs de l’attentat du Bardo. Il sera accompagné par Mohamed Zine Abidine, ministre de la Culture, Fatma Naït Yghil, directrice du musée du Bardo, et Serge Mayet, président de l’Association de Défense et de mémoire des victimes de l’attentat du musée du Bardo.
D’autre part, Emmanuel Macron participera à la clôture du Forum économique franco-tunisien. Un rendez-vous économique d’envergure auquel prendra également part le Chef du gouvernement tunisien. Les deux dirigeants prononceront un discours une fois le Forum clôturé.
Inciter les investisseurs français à investir en Tunisie
Xavier Neil, fondateur d’Iliad, société mère de Free.
Comme souligné précédemment, des hommes d’affaires seront aux côtés d’Emmanuel Macron lors de sa première visite d’État en Tunisie. Des sources diplomatiques françaises ont fait savoir que Xavier Neil sera parmi eux. Il s’agit, rappelons-le, du fondateur d’Iliad, société mère de l’opérateur téléphonique et fournisseur d’accès Internet, Free. C’est une entreprise française qui a révolutionné le secteur numérique et de la communication en 2012.
L’objectif affiché, selon la même source diplomatique, est « d’appeler à investir en Tunisie ». Un appel qui vise, notamment, les poids lourds du numérique français. Pas seulement : des plans de soutien aux PME et PMI (petites et moyennes industries) devraient aussi être annoncés.
En somme, le programme du président français s’annonce très chargé, aussi bien pour lui que pour les responsables tunisiens. Ce sera l’occasion pour les deux pays de réaffirmer leurs liens diplomatiques et économiques, plus ou moins ternies depuis 2011.