EN : Yaâkoubi pour éviter le scénario catastrophe

Exit Faouzi Benzarti, débordé de toutes parts et dépassé par les évènements, place à son adjoint Kaïs Yaâkoubi assisté par Othmane Najjar

Un Comité fédéral de normalisation au chevet d’une sélection malade: notre football vit au royaume des courants d’air.
Alors que les Aigles de Carthage sont confrontés à un risque d’alerte fiasco, du fait de la sérieuse menace qu’ils encourent de se voir boutés out de la prochaine édition de la Coupe d’Afrique des nations Maroc-2025, eh bien, le staff de Kamel Idir semble marcher sur une coquille d’œuf au point d’être accusé de frilosité.
On sait toutefois que le triumvirat nommé dans cette phase transitoire par la Fédération internationale (FIFA), et qui se compose de Kamel Idir, Zakia Bartagi et Chedly Rahmani doit passer le témoin le soir du 25 janvier 2025 à l’issue d’une assemblée générale élective tant attendue. Dresser un état des lieux et, surtout, fixer des objectifs et le plus court chemin pour les réaliser ne risque toutefois pas de s’avérer une sinécure dans un foot sinistré par l’absence cruelle de moyens financiers et par la crise morale qui le mine jusqu’aux racines.
Le dernier sélectionneur en date, Faouzi Benzarti, aura survécu quatre petits mois à la fièvre des limogeages qui s’empare d’un foot moribond à tous les niveaux. L’unanimité qu’il faisait sans coup férir, et le charisme qui l’entourait ont vite volé en éclats. Pendant ce temps, le désamour flagrant dont pâtit cette version moribonde de l’équipe de Tunisie des temps modernes met en lumière l’irrésistible déclin d’un sport roi devenu très loin de tout, en premier lieu de ses fans. Il ne reste donc plus rien que cet espoir infime que les autorités daignent se pencher un jour sérieusement sur le cas de « l’homme malade », et qu’elles consentent d’investir l’argent nécessaire pour son rétablissement.
La pire épreuve pour lui consiste en tout cas à se séparer, sans risques majeurs ni chamboulements catastrophiques, de son équipe technique tout en en gardant deux ou trois éléments pour assurer l’intérim.

Un gouffre sans fond
Exit Faouzi Benzarti, voici Kaïs Yaâkoubi propulsé à la tête du Onze national, avec pour assistant Othmane Najjar et pour tâche de nous épargner le scénario du pire. Cette promotion tient à vrai dire d’une perspective invraisemblable il y a à peine trois mois, mais devenue réalité quelque deux ou trois semaines avant les deux dernières sorties des éliminatoires de la CAN: contre Madagascar le jeudi 14 novembre (17HT) au stade First National Bank de Johannesburg (Afrique du Sud) pour le compte de la 5e journée du groupe « A », avec au sifflet le Congolais Messie Jessie Oved Nkounkou Mvoutou, et contre la Gambie le lundi 18 novembre (20H) au stade Agrebi de Radès pour le compte de la dernière journée avec comme arbitre le Ghanéen Daniel Ni Ayi Laryea.

Kamel Idir a cherché des assurances lors de sa rencontre le 22 octobre dernier à Addis-Abeba avec le président de la FIFA, Gianni Infantino

En optant pour un simple staff technique intérimaire, l’équipe qui gère aujourd’hui les affaires du sport le plus populaire dans nos contrées opte donc pour un programme minimaliste, évitant d’hypothéquer la décision du prochain bureau qui sortira des urnes au mois de janvier prochain. Iddir et ses colistiers en ont déjà assez comme cela avec l’assèchement des ressources financières, y compris pour gérer les affaires courantes, la guéguerre entourant le secteur arbitral, les menaces récurrentes de grève venant de la part d’arbitres impayés depuis deux ou trois ans, le casse-tête des désignations des rencontres… Autant de failles et de chantiers qui attendent les prochains locataires de la fédération sise El Menzah au terme des élections du 25 janvier 2025. Entre polémiques et suspicions, ils ont à coup sûr fini par développer une acrophobie, cette peur du vide d’autant que l’impression générale à la FTF est celle d’un gouffre sans fond.
Un tel foot qui espérait vite se remettre de ses blessures après avoir vécu une interminable décennie de glaciation, mais qui se retrouve malheureusement ballotté par des vents contraires, offre un constat préoccupant. Désabusée, sa sélection n’a plus aucune certitude, hormis la conscience qu’il lui faudra trois points en deux matches pour être sûre d’aller à la CAN marocaine.

Il faudra à Youssef Msakni (s’il est toujours convoqué) et aux siens s’arracher carrément pour composter le ticket de la CAN 2025 au Maroc

Suivra dès le mois de mars prochain le reste du programme des éliminatoires du Mondial nord-américain de 2026 avec six rencontres pouvant cacher leur lot de surprises respectivement contre le Liberia (aller et retour), le Malawi, la Guinée équatoriale, Sao Tomé-et-Principe et la Namibie. Un programme taillé sur mesure pour notre team représentatif, dites-vous ?
Attention, tout de même : au départ, n’avait-on pas dressé le même constat des éliminatoires de la CAN pour le résultat et les difficultés que notre Montakhab éprouve présentement ?
Il n’en reste pas moins qu’optimistes incorrigibles et impénitents, les Aigles sourient, même quand la vie n’est pas très rose…

Tarak Gharbi

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