À la fin avril 2025, la dette de la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (STEG) s’élève à 3,8 milliards de dinars. Un fardeau financier considérable, partagé presque à parts égales entre le secteur privé (54 %) et les institutions publiques (46 %). Invité ce mardi 27 mai sur les ondes de la Radio nationale, Fathi Khalfaoui, directeur du recouvrement à la STEG, a dressé un état des lieux préoccupant tout en mettant l’accent sur les efforts engagés pour alléger la charge de ses clients.
Parmi les chiffres marquants, les dettes des abonnés individuels s’élèvent à 700 millions de dinars. Pour éviter que cette situation ne se transforme en crise sociale, la société a mis en place depuis février dernier un dispositif d’échelonnement des factures impayées. Cette mesure, qui prendra fin le 30 juin, a déjà bénéficié à plus de la moitié des 4,5 millions d’abonnés de la STEG.
« Le but n’est pas de couper l’électricité aux gens », a insisté Khalfaoui. L’entreprise, dit-il, cherche avant tout à faciliter le règlement des dettes, tout en maintenant un service essentiel pour les citoyens et l’économie.
Les grands comptes ne sont pas oubliés. Des discussions sont en cours avec les entreprises industrielles et les établissements publics afin de trouver des solutions de paiement adaptées à chacun. Même logique pour le secteur agricole, où quelque 75 000 agriculteurs, notamment ceux bénéficiant du tarif d’irrigation, sont concernés par des plans d’apurement spécifiques. La dette de cette catégorie atteint à elle seule 150 millions de dinars.
Mais au-delà des chiffres et des mesures d’accompagnement, la STEG mise sur un autre levier : la responsabilité collective. Son directeur du recouvrement appelle à une prise de conscience générale et invite tous les usagers – particuliers, institutions et entreprises – à faire preuve de sobriété énergétique.
Car si l’endettement fragilise la société, c’est aussi la consommation excessive et parfois mal maîtrisée qui l’épuise.