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Au terme de la réunion de son Conseil exécutif, le mouvement Ennahdha a publié jeudi 7 octobre un communiqué dans lequel il a fustigé le discours politique en cours, notamment un vocabulaire et une terminologie chargés de haine et d’incitation de nature à semer la division entre les Tunisiens et contenant des accusations de trahison, de criminalité et de corruption, et décrivant les rivaux politiques par les qualificatifs les plus sales et rebutants.
« Le rythme de cette incitation s’est accéléré après le 25 juillet de manière qui jure avec les fondements de la coexistence et de l’éthique du dialogue démocratique », relève le communiqué.
Le parti islamiste a par ailleurs mis en garde « contre les dangers du ciblage des médias tels que la télévision Zitouna, et de jeter des journalistes en prison, ou de les renvoyer devant des tribunaux militaires sans motif, en violation de la liberté de la presse et des médias », selon ce que rapporte le communiqué.
Sur un autre plan, Ennahdha s’insurge contre ce qu’il considère « des pressions sur le pouvoir judiciaire et une tentative de le dompter pour servir des agendas politiques, et des insultes et accusations adressées aux juges », renouvelant son respect pour l’indépendance du pouvoir judiciaire en tant que garant des droits, des libertés et de la justice.
« La compétition politique entre les enfants d’une même nation doit se mouvoir dans un espace de diversité, de différence et de relativité, rappelle le parti de tendance islamiste. S’il est du devoir de tous les acteurs de respecter et de se conformer à ce que la communication médiatique exige en termes de respect et de choix de phrases et des mots, a fortiori, les symboles de l’Etat doivent s’y conformer et être les premiers à donner l’exemple pour conjurer tout climat de tension et soutenir les liens de l’unité nationale. »
H.A.