Suite à la réunion de son bureau exécutif tenue jeudi dernier, le mouvement Ennahdha a publié samedi matin 31 juillet un communiqué où il affirme que « les mesures exceptionnelles auxquelles le président de la République a recouru le 25 juillet sont contraires à la Constitution et à la loi ».
« Ces mesures constituent une atteinte explicite aux exigences de la démocratie et des droits individuels et civiques du peuple tunisien, jetant les institutions de l’Etat dans des conflits qui les empêchent d’accomplir leur devoir de servir le pays et le citoyen », ajoute le parti d’inspiration islamiste. Lequel estime que « les mesures présidentielles, présentées en réponse aux demandes légitimes du peuple tunisien de sortir d’une crise et d’un cycle déprimant, ne représentent pas une solution aux problèmes complexes et accumulés, mais ajoutent au contraire de nouveaux risques de souffrance pour le peuple tunisien en menaçant la stabilité et la sécurité sociale et économique du peuple. »
*Se mettre d’accord sur « un minimum national »
Ennahdha considère que chacun est responsable devant le peuple tunisien: les institutions législatives, exécutives, politiques et civiles, et que cette responsabilité exige que chacun cesse de provoquer la polémique, et appelle à un dialogue qui n’exclut personne afin de donner la priorité aux intérêts du pays et du citoyen.
Le parti islamiste appelle par ailleurs le président de la République à privilégier l’intérêt national et à revenir aux exigences de la légitimité constitutionnelle et de respect de la loi, et à permettre un dialogue auquel chacun doit s’engager.
Il invite également toutes les forces nationales: partis, organisations et associations à se mettre d’accord sur un « minimum national » garantissant un retour rapide à la vie constitutionnelle et légale et protégeant la stabilité et l’unité du pays.
Ennahdha assure enfin son engagement à poursuivre la lutte pour défendre les intérêts du peuple tunisien dans ses moyens de subsistance, sa dignité et sa liberté, et pour une reprise rapide d’un travail normal des institutions, et sa disponibilité à faire tous les sacrifices et concessions nécessaires pour cela. »
H.A.