Ennahdha : Le congrès de tous les périls !

Le mouvement islamiste Ennahdha est plus que jamais sur le fil du rasoir. Après l’annonce de la tenue de son congrès, en octobre prochain, le parti risque une implosion totale à cause de la réticence voire le refus d’une frange de ses membres, qui appellent au report de cette échéance en signe de solidarité et du soutien aux dirigeants incarcérés.

Le “putsch” ?
Alors que la direction actuelle dont à la tête Mondher Ounissi, président par intérim, fait feu de tout bois pour convaincre les partisans du mouvement de la nécessité de tenir ce congrès, les “radicaux” et fidèles du “Cheïkh” Rached Ghannouchi, président du parti en prison depuis des mois, rejettent cette décision catégoriquement.
Ces derniers voient du mauvais œil la volonté de l’actuel président de “mettre la main” sur le parti” à travers l’organisation d’un congrès dans ces conditions “exceptionnelles” et “non démocratiques” en l’absence des grandes figures du parti.  Certains n’y sont pas allés par quatre chemins pour qualifier de  “putsch” contre la direction légitime poursuivie en justice par Kaïs Saïed, ce qui se passe actuellement au sein du parti.
D’ailleurs, les fidèles de Ghannouchi qui accusent leur detracteurs au sein du parti islamiste de tentative d’“assassinat” symbolique du père fondateur, se sont jetés à corps perdu dans une campagne de rejet de la décision prise par l’actuelle direction du parti.

L’aggiornamento !
En revanche, les défenseurs de la nécessité de tourner la page de Rached Ghannouchi et de ses compagnons, notamment les “faucons” du partis, à savoir Ali Laaârayedh, Noureddine Bhiri, Rafik Abdessalem… considèrent que le mouvement ne peut plus fonctionner comme avant surtout après le coup de force du 25 juillet.
Ce coup de force a réfuté la théorie du “parti populaire imbattable et soudé”, surtout après les arrestations qui ont ciblé ses figures emblématiques et la fuite de certains autres dirigeants proches de Ghannouchi dont son gendre Rafik Abdessalem.
Cette nouvelle génération des nahdhaouis qui veut rompre avec le passé et redorer l’image de son parti, ternie par les nombreuses erreurs commises par l’ancienne direction, ne veut plus botter en touche. Elle estime qu’il est temps que le mouvement fasse son aggiornamento, mais également son bilan de dix ans au pouvoir et de réviser certains choix pour pouvoir reprendre le poil de la bête, en dépit des mesures restrictives prises à  son encontre par le pouvoir en place (fermeture du siège principal ainsi que les bureaux régionaux du parti).
L’effervescence au sein du parti islamiste est à son apogée. Nul ne peut prévoir où ces “dissidences”, qui font surface, mèneront. Mais ce qui est sûr est que rien n’est plus comme avant dans un parti qui n’est que l’ombre de lui-même.

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