Critiquée depuis des années sur l’origine de ses fonds, Ennahdha a, une fois encore, été mise en difficulté suite à la publication du dernier rapport de la Cour des Comptes sur les comptes de campagnes des différents partis politiques – entre 2012 et 2019 et spécialement pour les dernières échéances de 2019 -.
Dans l’espoir de faire taire les critiques, le parti islamiste a assuré, comme nous l’avons vu dans un précédent article, qu’il « fera en sorte de clarifier tous les points qui le concernant durant les élections de 2019, en toute transparence et avec l’accord des parties concernées ». Le parti a assuré qu’il va coopérer avec les services de la Cour des Comptes et qu’il va répondre à toutes les requête de l’institution.
Une impression de déjà vu
On aimerait bien y croire. Ce n’est pas la première fois que nous lisons une annonce comparable de la part d’Ennahdha. Le parti, depuis 2014, fait l’objet de plusieurs critiques sur le flou qui dissimule l’origine de ses fonds. Le parti, face aux critiques, choisit à chaque fois, entre deux solutions : ou bien faire la sourde oreille, ou bien publier une précision comme celle que nous venons de voir ce jeudi. En fait, cette pratique est courante dans la plupart des partis politiques en Tunisie. Nidaa Tounes l’a adoptée avant sa lente et douloureuse agonie. Il y a, aussi, Machrou3 Tounes, et bien d’autres. Le rapport de la Cour des Comptes a sans doute fait beaucoup de bruit et il a sans doute dérangé certains partis politiques. Seulement, avec le temps qui passe, le sujet sera certainement jeté aux oubliettes et remplacé par d’autres qui animeront le débat public et qui feront oublier cette histoire de sources financières douteuses. Ainsi va la vie en Tunisie, ou plutôt sur la planète des partis politiques tunisiens.
F. K
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