Des accusations d’une extrême gravité ont été formulées par la députée de Nidaa Tounes, Fatma Mseddi, à l’égard d’Ennahdha au sujet du terrorisme et de l’attentat qui a eu lieu sur l’avenue Habib Bourguiba lundi 29 octobre 2018. Selon la députée, lorsque le paysage politique est « pollué », les terroristes en profitent pour faire pression.
Elle considère que l’attaque du lundi était une réponse de l’appareil sécuritaire secret qui appartiendrait à Ennahdha, dont l’existence a été mentionnée par le collectif de défense des martyrs le 2 octobre 2018. « L’attaque est un message qui a été adressé à ceux qui se sont mobilisés pour lever le voile sur la vérité au sujet de l’organisation secrète. La jeune kamikaze, pour sa part, appartient à Ennahdha et elle a fait partie de l’UGTE (union générale tunisienne des étudiants). C’était une riposte de la part de cette organisation. Nous n’avons pas peur. D’ailleurs, nous lancerons une pétition pour appeler les autorités à lever le voile sur toute la vérité », a-t-elle déclaré au micro de Hatem Ben Amara ce mardi 30 octobre 2018 dans Sbeh El Ward.
Acheminement des jeunes vers les zones de tension : Ennahdha serait impliquée selon 80% des enquêtes
D’autre part, la députée est revenue sur les menaces dont elle a fait l’objet de la part de Abdelkarim Laabidi, ancien cadre du ministère de l’Intérieur, soupçonné d’avoir mené une police parallèle entre 2012 et 2013. « J’ai affirmé qu’il [Abdekarim Laabidi] était impliqué dans l’affaire de l’assassinat du martyr Mohamed Brahmi. Il aurait couvert l’opération et il serait impliqué dans les réseaux d’acheminement des jeunes vers les foyers de tension », a-t-elle assuré.
Fatma Mseddi a aussi assuré que ses accusations n’ont rien à voir avec la crise politique. « Nous avons commencé à nous mobiliser suite aux révélations du collectif de défense des martyrs du 2 octobre 2018. Les citoyens veulent connaître la vérité. Ils s’attendaient à ce que le Chef du gouvernement et le ministre de l’Intérieur éclaircissent la situation, mais il n’y avait que le silence », a-t-elle souligné.
Dans ce contexte, poursuit la députée, la commission d’enquête sur les réseaux d’acheminement des jeunes vers les foyers de tension poursuit son travail. « Nous rassemblons les données et nous préparons également notre rapport final qui sera dévoilé cette année. 80% des enquêtes ont montré qu’Ennahdha est impliqué dans l’acheminement des jeunes. Nous avons des noms, comme Ali Laarayedh, Abdelkarim Laabidi, Rafik Abdessalam ou Habib Ellouz. Il est même arrivé qu’Ennahdha fasse pression pour annuler l’audition d’une personne par la commission d’enquête », a encore expliqué la députée de Nidaa Tounes.