L’Etat tunisien semble être encore dans l’indécision au sujet de la reprise officielle des relations diplomatiques avec la Syrie. Il préfère manifestement tenir la barre par le milieu par crainte de susciter un tollé dans le camp des opposants de Bachar Al Assad en Tunisie et à l’étranger, en cas de rétablissement des relations diplomatiques avec le régime syrien. Alors que certains blocs parlementaires ont crié haut et fort la nécessité de normaliser les liens diplomatiques avec Damas, Ennahdha, s’y est opposée catégoriquement. Dans une longue interview accordée au journal Al Quds Al Arabi, le dirigeant du parti Ennahdha, Zoubeir Chehoudi a affirmé que son parti s’oppose fermement à cette question et que ses membres ne changeront pas leur avis sur le régime syrien et que la position du président de la République va trancher sur cette affaire. En ce qui concerne les accusations permanentes de Abir Moussi, sur le financement qatari de la campagne électorale d’Ennahdha, Chehoudi a nié toutes ces accusations. Il a indiqué que son parti a présenté tous les documents sur son financement à la Cour des comptes « Celui qui prétend avoir des preuves sur le financement étranger d’Ennahdha qu’il aille recourir à la justice. Notre parti est presque le seul qui ne cache pas son budget » a-t-il expliqué. Au sujet de l’affaire Jarraya, le dirigeant au sein d’Ennahdha a également nié avoir fait pression sur la justice pour libérer Chafik Jarraya. Il a insisté que ce dernier n’a aucun lien de près ou de loin avec le parti. Chehoudi a rappelé que la seule fois où Ennahdha est intervenue dans une affaire d’opinion publique c’était pour défendre l’ancien ministre des affaires étrangères Rafik Abdessalem étant donné qu’il s’agit d’un leader du parti.