Les récents rebondissements judiciaires laissent perplexes quant à l’indépendance de la Justice tunisienne et semblent souligner une certaine mainmise sur certains dossiers spécifiques. Hier encore, le procureur général près de la Cour d’Appel de Tunis a ouvert une enquête à l’encontre de 5 membres du comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi : Imen Gzara, Kouthier Boualègue, Abdennaceur Aouini, Imen Bejaoui et Ridha Reddaoui.
Intervenant dans Sbeh El Ward ce mercredi 25 septembre 2019, Maître Imen Gzara, a pointé du doigt une « décision politique ». Elle considère que Béchir Akremi, procureur général, a prétendu que le comité de défense des martyrs a pénétré de force dans son bureau. « Nous disposons de témoignages et de preuves prouvant que nous ne sommes entrés au bureau concerné qu’après avoir obtenu l’autorisation de son propriétaire », a-t-elle assuré.
L’avocate poursuit en affirmant que Béchir Akremi a refusé de parler aux membres du comité de défense au sujet de l’affaire des martyrs. « Nous avons, de ce fait, contacté nos structures – Ordre National des Avocats Tunisiens -, la section régionale, le bâtonnier et les collègues. Au bureau, il y avait, aussi, les secrétaires de Béchir Akremi et 3 policiers. Nous avons pourtant voulu être seuls. Au sujet de la photo montrant une vitre brisée, ce n’était pas nous : celle-ci a été brisée par un agent en civil », a-t-elle encore expliqué.
Dans ce contexte, Imen Gzara a affirmé que Akremi ne fait qu’induire la magistrature en erreur. Il a obligé, selon elle, les magistrats à entrer en grève. « Le système judiciaire est en danger. Le ministère public a dépassé ses prérogatives. En effet, il est utilisé dans la politique », a-t-elle encore lancé. Revenant au sujet de l’appareil sécuritaire secret, l’avocate a assuré que le comité de défense dispose d’autres preuves. La plainte vise, notamment, Rached Ghannouchi – président d’Ennahdha -, et Mustapha Khedher.
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