La situation se complique au sein de l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Lors d’une conférence de presse organisée ce mardi 21 janvier 2025, Slaheddine Salmi, secrétaire général adjoint de l’organisation, a demandé la démission de Noureddine Taboubi, actuel secrétaire général de la Centrale syndicale.
Cette demande survient après la fuite d’un enregistrement téléphonique présumé de Taboubi, largement partagé sur les réseaux sociaux. Dans cet enregistrement, il aurait qualifié l’Union Régionale du Travail de Sfax de « mafia », un propos qui a suscité un tollé général. Slaheddine Salmi, figure de proue de l’opposition interne au sein de l’UGTT, a qualifié cette fuite de « scandale sans précédent dans l’histoire de l’Union », accentuant ainsi les tensions au sein de l’organisation.
Les critiques envers Noureddine Taboubi ne se limitent pas à cet incident. Les opposants à sa direction l’accusent également de faiblesse dans la gestion des dossiers des travailleurs, notamment dans ses relations avec le pouvoir exécutif. Ils lui reprochent d’avoir laissé les autorités prendre le contrôle des négociations et de ne pas défendre fermement les intérêts des travailleurs, ce qui, selon eux, affaiblit la position de l’UGTT.
Cette crise reflète des divisions profondes au sein de l’organisation syndicale, autrefois unie, qui a joué un rôle historique dans les grandes luttes sociales et politiques du pays. Alors que les appels à la démission de Taboubi se multiplient, l’avenir de la Centrale syndicale semble incertain, avec des risques de fragmentation ou de repositionnements internes.
L’UGTT, acteur incontournable de la scène politique et sociale tunisienne, est aujourd’hui confrontée à l’un des défis les plus sérieux de son histoire récente.
Med Ali Sghaïer