Enseignement de base: La grève de trop

Le chantage comme arme pour plier le gouvernement à ses exigences, devient la méthode à suivre. Elle a été payante dans le dernier bras de fer qui avait opposé, il n’y a pas longtemps, le syndicat de l’enseignement secondaire qui, en brandissant la menace du boycott des examens, a fini par arracher un accord qui donne satisfaction à ses principales revendications. Dès que ce dossier a été classé, le syndicat de l’enseignement de base a pris le relais. Chez nous, les grèves obéissent à une logique implacable qui consiste à monter toujours les enchères et à user de tous les moyens pour avoir gain de cause.
Alors que l’année scolaire touche à sa fin, le syndicat de l’enseignement de base a usé du même stratagème de boycott des examens du troisième trimestre. Le communiqué publié par le syndicat ne comporte aucune zone d’ombre. Mastouri Gamoudi, Secrétaire général, a fait part de la résolution du syndicat d’empêcher le déroulement des épreuves, orales et écrites, la correction, et la remise des notes ainsi que la tenue du concours d’admission aux collèges pilotes.
Jamais dans les annales de l’action syndicale on n’a recouru à ce genre de méthode et en prenant les examens en otage. Le syndicat a franchi le Rubicon et tente, vaille que vaille, dans ce bras de fer incompréhensible, de faire plier le ministère à ses exigences et d’imposer le fait accompli.
L’argument invoqué est aussi irrationnel que grave de conséquences.
Observer une grève administrative et boycotter tous les examens parce que le ministère de l’Education n’a pas daigné appeler le syndicat à une séance de conciliation, ce qui ôte aux revendications des instituteurs, aussi légitimes soient elles, tout leur bien-fondé, leur sens.
Ce qui a provoqué l’ire des parents, c’est que la grève a été entamée au cours du premier jour du déroulement des examens dans les institutions des écoles de base.
Colère mais également inquiétude face au boycott des examens et notamment du concours d’admission aux collèges pilotes.
Même si le ministère a tenté de présenter des assurances annonçant que les examens et notamment les concours nationaux auront lieu dans les délais, l’on peut dire que le mal est fait.
En effet, on estime que les enseignants ont une marge de manœuvre qui leur permet d’organiser dans des conditions optimales les épreuves orales et écrites pour leurs élèves. Le porte-parole officiel du ministère de l’Education a même déclaré que des pourparlers sont en cours et que le ministère œuvre pour arriver à un accord.
Quelle que soit l’issue de ce bras de fer, il est permis de dire que même si le ministère se pliera aux demandes du syndicat, ce dernier ne sortira pas pour autant grandi. A l’évidence, tous les principes moraux que l’on s’évertue à enraciner chez les jeunes se trouvent bafoués par ceux-là mêmes qui sont censés être les gardiens du temple.

R.S

Related posts

Nouvelles dispositions sociales à la CPG : ce qui change pour les employés

L’État prend en charge l’écart du taux appliqué sur les prêts et financements d’investissement pour 10 entreprises

Arrestation de Me Ahmed Souab: ce que l’on sait (Vidéo)