Lors d’une conférence de presse, tenue mardi 3 janvier 2017, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Slim Khalbous, a passé en revue les principaux axes de la réforme universitaire et ses objectifs.
« Le problème n’est pas de diagnostiquer mais d’exécuter la réforme« , a-t-il indiqué, précisant que le point départ du plan d’action est le diagnostic élaboré par la commission nationale de la réforme universitaire 2012-2015. Le premier pas effectué à partir de ce diagnostic était de préparer un terrain favorable au renforcement des équipes des commissions, la reprise du dialogue avec les parties prenantes ainsi que la mise en place d’une nouvelle méthodologie de travail et d’un plan d’action, adopté lors d’une réunion du conseil des universités le 28 décembre 2016, pour la mise en oeuvre de cette réforme.
« La question à poser est: pourquoi cette réforme n’a pas été mise en oeuvre si le plan d’action était déjà prêt depuis 2015? » En réponse à cette question, Slim khalbous a souligné que cela est, peut être, dû au fait que la volonté politique n’était pas suffisante et que les surenchères qui existaient entre certaines parties faisaient obstacle à la mise en oeuvre du plan d’action de la réforme.
La réforme sera pilotée par une Commission Nationale composée du Ministre, du secrétaire d’Etat, des présidents des Universités et des acteurs clés du secteur tels que les syndicats, les étudiants , les enseignants, les députés de la commission de l »éducation à l’ARP et des composantes de la société civile ainsi que des employeurs du secteur privé. La mission de cette commission est de produire une vision de l’université à l’horizon 2030 et un projet de loi cadre qui englobera toutes les réformes proposées.
Cette vision est basée, selon le ministre, sur la consécration de certaines valeurs comme la démocratie, la liberté de pensée et d’expression, le respect de l’autre et les libertés universelles, qui devraient êtres des valeurs fondamentales de l’université. Elle est également basée sur le développement économique, social, culturel et technologique sur lesquels il faut miser pour faire réussir la stratégie de réforme.
Cinq axes principaux seront traités par dix commissions spécialisées. Ces axes sont:
- La qualité de la formation et l’employabilité, traitée sur deux volets, soit la qualité de la formation et l’employabilité des diplômes.
- La recherche et l’innovation, traitée par la commission de la stratégie et la gouvernance de la recherche et par la commission de la valorisation et de la visibilité internationale.
- La gouvernance et la gestion des ressources, sous deux angles: la gouvernance et l’autonomie des établissements universitaires et la gestion de l’administration.
- La carte universitaire qui sera abordée sous deux volets, l’un s’intéresse à la carte universitaire et l’intégration à l’environnement local, le deuxième à la vie universitaire.
- Les enseignants et la pédagogie: une commission s’intéressera aux enseignants et une autre au processus pédagogique.
Dans des délais très brefs, le plan d’action sera exposé en faisant contribuer toutes les parties concernées à sa mise en oeuvre, dont les étudiants qui seront le pivot de cette réforme. Reste à espérer une réforme réelle tenant compte de tous les facteurs environnants du secteur de l’enseignement universitaire, dont le niveau des bacheliers, l’orientation universitaire qui dépend toujours du score de l’élève au baccalauréat et offre ainsi des choix très restreints et finalement l’existence de certaines filières « démodées » non adaptées aux besoins du marché de l’emploi ou ne présentant aucune chance d’emploi.
A.T