En marge de l’Inauguration de la Maison de l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) en Tunisie, le ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Tunisie, Slim Khalbous a, dans une déclaration accordée à Réalités Online, confirmé les rumeurs qui circulent autour de l’éventuelle suppression du concours de l’assistanat.
Slim Khalbous a dans ce contexte, indiqué que la décision de la suppression du concours a été prise lors des assises de la réforme de l’université. « Nous avons décidé d’enlever l’assistanat, c’est-à-dire que chez les professeurs universitaires ou le cycle des chercheurs universitaires, l’entrée à l’université ne se fera qu’avec le doctorat, ceux qui sont déjà à l’université mais n’ont pas encore soutenu leurs thèses auront droit à des mécanismes qui les encourageront à achever eux aussi leurs thèses, l’idée est que d’ici quelques années la majorité ou la quasi-totalité des enseignants à l’université soient des docteurs » a-t-il déclaré.
Il a poursuivi par indiquer que le ministère est actuellement en train de discuter avec presque tous les établissements pour revoir les grades.
Il a ainsi expliqué que le ministère envisage d’instaurer une nouvelle échelle des grades à l’université, à l’instar de la France, à savoir deux grades de maître de conférences et de professeur mais avec des sous-grades ou alors trois grades, maître assistant, maître de conférences et professeur, cela n’est pas encore décidé a-t-il par ailleurs précisé tout en affirmant que le grade d’assistant va être supprimé et ce, à partir de cette année.
Une nouvelle qui choquera plus d’un.
Concernant l’employabilité des docteurs et des doctorants en Tunisie, Slim Khalbous a déclaré que le recrutement dans l’université publique a très largement baissé, or malheureusement le conditionnement du doctorant pendant des années était dû au fait qu’en obtenant un doctorat, on est quasiment sûr de travailler en tant qu’enseignant dans l’enseignement public, ce qui fait qu’aujourd’hui on se retrouve avec une fermeture des portes de recrutement et un nombre assez important d’enseignants chômeurs.
La stratégie que le ministère de l’Enseignement supérieur a mis en place pour remédier à cela comprend plusieurs axes a indiqué Khalbous.
Au niveau de l’université publique, les axes sont: la création de poste Doc, le projet Mobi Doc, et les contrats d’enseignement qui donnent une priorité aux doctorants de se faire une petite expérience avant de trouver un travail permanent.
Au niveau de la recherche scientifique par contre, le ministère est en train de créer un statut de chercheur, ce statut permettra de recruter directement pour des structures de recherche non pas pour l’enseignement mais pour la recherche scientifique.
En outre, Slim Khalbous a indiqué que le ministère a, l’année dernière, pris une décision, toute accréditation d’un diplôme, quelle que soit la spécialité dans l’université privée, devait s’accompagner d’un recrutement d’un docteur avec un contrat indéterminé dans la spécialité, et ainsi « en une année, on est passé de 20% de docteurs dans le cadre d’enseignant dans les universités privées à 40%. Près de 600 docteurs ont été recrutés seulement cette année » a-t-il fait savoir.
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