Dans ce qu’il a appelé, avec fierté d’ailleurs, « un moment de radio », Wassim Belarbi a réussi à faire intervenir les deux acteurs de l’accord sur les augmentations salariales dans le secteur privé, Noureddine Taboubi, secrétaire général de l’UGTT et Samir Majoul, président de L’UTICA.
La démarche est assez singulière dans la mesure où aucun des deux n’était sur le plateau. L’un à Hammamet pour une réunion assez attendue de la Commission administrative de la centrale syndicale et l’autre en mission en Espagne.
Fait marquant, la sérénité et le respect mutuel qui ont marqué cet échange téléphonique par Express Fm Interposée.
Les deux hauts responsables des deux plus importantes organisations nationales, sont revenus sur l’accord signé la veille et qui afait soufflé un air d’apaisement dans le climat social.
Samir Majoul a commencé par exprimer une satisfaction partagée de l’aboutissement des négociations avec l’UGTT tout en soulignant que l’optimisme est de rigueur. Lui répondant, Noureddine Taboubi a réitéré cet optimisme soulignant que cela relève du sens de la responsabilité que d’être optimiste. Et de préciser, « je voudrais dire que l’expérience et la maîtrise des organisations nationales ne dirige pas ce genre de dialogue social pour la première fois, même durant les périodes les plus difficiles que vit le pays. Ces organisations qui constituent la mémoire du pays et un acquis du peuple tunisien. Nous avons réussi, sans bruit, loin de tous les tiraillements, à parvenir à un accord qui prend en considération la situation de l’entreprise,, ses perspectives et son avenir et l’amélioration du pouvoir d’achat des employés. Ce modèle à suivre dans le monde et n’est pas étranger à la Tunisie en matière de dialogue social. Nous tentons d’instaurer une nouvelle culture, celle qui renforce le sentiment d’appartenance de l’employé à l’entreprise. Il faut enraciner la culture de l’esprit de famille au sein de l’entreprise. C’est qui nous aidera à faire avancer les choses pour le bien de notre pays ».
Poursuivant sur sa lancée, Noureddine Taboubi a annoncé que les deux organisations vont, loin des tiraillements politiques qui, selon lui, ne les concerne pas, lancer un programme commun pour les questions économiques et sociales car, « notre combat aujourd’hui est économique et social par excellence. Nous devant laisser ces querelles et ces tiraillements politiques et la course au positionnement à ceux qui le veulent. Nous voulons construire notre pays sur des bases solides ».
Samir Majoul, pour sa part a été catégorique, « celui qui n’est pas optimiste doit quitter la scène. Pour ce qui est du consensus auquel on a abouti, nous avons toujours œuvré dans ce sens, c’est l’unique solution qui ferait réussir la Tunisie dans tous les domaines, politique, économique et certainement social. Pour ce qui est de la dimension politique de l’accord, Samir Majoul trouve que « c’est tout ce qu’il y a de plus normal. « Dans tout ce que nous entreprenons il y a une dimension politique. La paix sociale est la base de tout » a-t-il souligné..
S’agissant de l’accord, Majoul et Taboubi ont précisé qu’il s’agit bien d’un accord cadre mais qu’ils vont apporter leur soutien à tous les secteurs en crise afin qu’ils puissent dépasser leurs problèmes financiers et généraliser cette augmentation.
Les deux hauts responsables des deux organisations historiques nationales, n’ont pas manqué, à l’occasion, de réitérer leur engagement à remédier à la crise économique qui secoue le pays. L’accent a été mis dans ce contexte sur les réformes qu’ils faut engager pour améliorer le pouvoir d’achat du citoyen et pallier à la dépréciation du dinar.
Pour l’heur, selon Samir Majoul, « nous devons nous focaliser à présent sur le projet de loi de finances 2019 notamment les dispositions inhérentes au renforcement de la compétitivité des secteurs économiques ainsi qu’à la lutte contre le marché parallèle. Dans ce sens, nous allons mettre en place un projet commun avec l’UGTT dans l’objectif de relancer l’économie nationale ».