L’alliance Nidaa Tounes-Ennahdha semble de plus en plus fragilisée, surtout suite aux résultats des municipales et des élections des présidents des conseils municipaux, Ennahdha ayant remporté des circonscriptions stratégiques, à l’instar de la capitale.
Pour Nidaa Tounes, il s’agit de la fin du consensus entre les deux partis qui ont décidé de « travailler » main dans la main depuis 2014, comme l’a souligné ce mercredi 4 juillet 2018 Mongi Harbaoui, porte-parole de Nidaa Tounes, qui avait confirmé la fin de l’alliance entre les eux mouvements.
Ce divorce a été annoncé à plusieurs reprises et on croyait qu’il était consommé. Le parti présidentiel semble avoir du mal à se défaire du parti islamiste contrairement à ce qu’il laisse entendre à travers les déclarations de ses hauts responsables.
Du côté d’Ennahdha, par contre, on est convaincu que Nidaa Tounes ne peut pas se passer de cette alliance. D’ailleurs, Imed Khemiri, porte-parole du parti islamiste, a déclaré ce mercredi sur Acharaa Magharibi, comme pour démentir Harbaoui, qu’Ennahdha ne reviendra pas sur le consensus. « Ennahdha a choisi cette voie pour servir l’intérêt du pays. Elle tend la main à tous ceux qui veulent de ce consensus », a-t-il encore ajouté.
Consensus ou pas, la véritable question porte sur l’incertitude qui règne dans les rangs de Nidaa Tounes déchiré depuis plusieurs années par une véritable guerre de clans initiée par son directeur exécutif auto-proclamé, Hafedh Caïd Essebsi.
S’ajoutent à cela, ce qui s’est passé dernièrement sur la scène nationale, notamment le bras de fer entre Youssef Chahed, la suspension du Pacte de Carthage et la démission de nombre de nidaïstes, etc.
Certains parmi ces derniers ont appelé à reconstruire le parti sans Hafedh Caïd Essebsi. D’autres, alliés d’Essebsi Fils, veulent un mini-congrès, alors que d’autres souhaitent voir Béji Caïd Essebsi, président de la République, intervenir pour mettre fin à la crise étant le père fondateur de ce mouvement qui, aujourd’hui, est en train d’imploser.
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