L’annonce était attendue depuis l’échec cuisant des législatives partielles d’Allemagne : Nidaa Tounes a officiellement décidé de prendre ses distances vis-à-vis de son ancienne bête noire avant les élections de 2014, Ennahdha, du moins pour les élections municipales de mai 2018. À l’issue d’une réunion consacrée à ce scrutin, tenue samedi 6 janvier 2018, le bureau exécutif de Nidaa Tounes a annoncé qu’il se présentera aux municipales avec des « listes ouvertes à toutes les compétences, et ce afin de concurrencer le projet d’Ennahdha ».
Le parti considère vital un rassemblement autour de lui, et ce afin de sortir victorieux lors des prochaines municipales. Cette victoire, poursuit le parti, constitue la seule garantie pour la continuité du projet national moderne construit par l’État tunisien de l’après-indépendance. Nidaa Tounes a rappelé que la coalition constituée avec Ennahdha après 2014 n’avait pour objectif que l’intérêt suprême du pays, « outrepassant les intérêts partisans ». Une telle expérience s’est poursuivie à travers la signature du Pacte de Carthage en juin 2016, signé par Nidaa Tounes et par d’autres partis, dont Ennahdha. « Nous sommes fiers d’avoir fait des compromis dans l’intérêt du pays. Désormais, il est nécessaire de revoir cette démarche. Le seul compromis possible, à présent, est celui qui doit garantir l’intérêt suprême du pays. La démarche à suivre, dans ce contexte, sera celle de la concurrence politique », peut-on lire dans le communiqué de Nidaa Tounes.
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