Epargne en devises des TRE : « une nécessité », selon Slim Besbes

La situation économique de la Tunisie a été au cœur de l’intervention du député et membre de la commission parlementaire des Finances, Slim Besbes, dans Expresso ce vendredi 31 août 2018.
Il a notamment été interpellé sur la proposition du gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Marouane Al Abassi, relative à l’incitation des tunisiens résidents à l’étranger à créer des comptes d’épargne en devises en Tunisie. Il a estimé que c’est une proposition « de bon sens ». De fait, poursuit le député, 1/10 des tunisiens vivant à l’étranger disposent d’une grande capacité d’épargne et de consommation qui équivaut à 90% de la capacité nationale.

Faire la paix avec le marché parallèle de devises
« C’est une nécessité, une évidence de faire appel à eux. Il existe des pays qui ont connu la prospérité grâce à l’aide de leurs ressortissants à l’étranger à l’instar du Liban, du Salvador et du Nigéria », a-t-il assuré. Dans ce même contexte, les tunisiens disposant de devises doivent les placer dans les banques tunisiennes et non européennes. Une fois chose faite, il sera possible de lancer une batterie de mesures. Le député considère que le système de changes est rigide, d’autant plus qu’il est obsolète puisqu’il date des années 1970. « Il faut faire tomber le mur qui existe aujourd’hui : les sanctions ont prouvé leurs limites face au marché parallèle de devises. Il faut mettre en place des mesures incitatives », a-t-il suggéré.
Le député a mentionné, de ce fait, un projet de loi relatif à une amnistie en matière de change. « Il faut rassurer les tunisiens et les inciter à placer leur argent dans les banques tunisiennes », a-t-il martelé. Le député a souligné, d’un autre côté, l’importance de l’apport en devises des tunisiens résidents à l’étranger, qui dépasse même, selon lui, les revenus touristiques : près de 3000 millions de dinars.
De ce fait, il est essentiel de mettre en place des lois incitatives et plus souples. « Au lieu de sortir sur les marchés financiers internationaux et emprunter à des taux d’intérêt élevés, nous pourrons proposer aux ressortissants tunisiens d’épargner avec une rémunération entre 2 et 3%. Cet argent financera des projets en Tunisie. Nos enfants à l’étranger doivent comprendre l’enjeu de cette mesure et accepter de prêter à l’Etat qui leur remboursera leur dû en dinar tunisien », a-t-il encore expliqué.

Alléger la pression fiscale qui pèse sur la classe moyenne
D’autre part, Slim Besbes a été interpellé sur le projet de loi de Finances 2019 et sur les mécanismes d’intégration des jeunes sur le marché du travail. « Des recrutements, financés par des fonds, seront effectués dans des secteurs vitaux », a-t-il dit.
Revenant sur l’administration publique, il a concédé qu’elle souffre d’un sureffectif. Cependant, il existe un déséquilibre dans la répartition des agents. A titre d’exemple, la direction des impôts a au moins besoin , selon le député, de 3000 agents de contrôle fiscal. Or, pour pouvoir effectuer ce contrôle efficacement, il faut des ressources humaines conséquentes.
Dans ce contexte, il est nécessaire, d’après le député, d’appliquer le système de redéploiement au sein des administrations publiques. « Les ministères doivent faire part de leurs besoins. Ainsi, ils pourront recruter chez les administrations en sureffectif », a-t-il précisé.
D’un autre côté, la classe moyenne doit être prise en considération dans le cadre du projet de loi de Finances 2019. Son pouvoir d’achat, poursuit le député, s’est détérioré, notamment en raison de la hausse des impôts. C’est à ce niveau qu’il faut agir pour leur restituer leur pouvoir d’achat.

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