La visite d’Etat du président turc en Tunisie, Rejeb Tayyip Erdogan, a fait couler beaucoup d’encre dès son annonce, il y a 6 mois, par le ministre des affaires étrangères Khemaies Jhinaoui, alors qu’il était en visite officielle en Turquie. Plusieurs tunisiens et composantes de la société civile ont exprimé leur mécontentement de cette visite, qui ne pourrait, selon leurs dires, qu’amplifier la dépendance de la Tunisie à la République Turque.
Lors d’une conférence de presse tenue au palais de Carthage ce mercredi 27 décembre 2017, le président de la République Beji Caid Essebsi a indiqué que le président turc effectue actuellement une visite en Tunisie en réponse à sa propre invitation. Il a dans ce contexte assuré qu’il se rendra à son tour très prochainement à Ankara à l’invitation du chef de l’Etat turc. BCE, a indiqué que cette visite a permis de mettre en exergue la profondeur des relations historiques liant les deux peuples tunisien et turc tout en précisant que les deux pays partagent généralement les mêmes points de vue par rapport à plusieurs questions brûlantes concernant l’ensemble de la région.
Le président de la République a indiqué que la Turquie a réaffirmé sa disposition à renforcer ses relations avec la Tunisie sur tous les plans et ce en prenant en considération les conditions délicates que connait actuellement le peuple tunisien dans cette conjoncture de transition démocratique.
De son coté, le président turc, a exprimé sa satisfaction de voir la Tunisie évoluer à grands pas et sur tous les plans. Il a dans ce contexte tenu à féliciter l’équipe nationale de football pour sa qualification à la coupe du monde Russie 2018.
Rejeb Tayyip Erdogan, a indiqué que le modèle tunisien pourrait représenter une importante source d’inspiration pour plusieurs pays de la région. Il a réaffirmé le soutien de son pays à la Tunisie. Et d’ailleurs, cette visite, a permis selon ses dires, de chercher les moyens pour renforcer davantage les relations bilatérales sur tous les plans. Une série de visites de hauts responsables des deux pays, devrait être programmée dans les deux sens. « Nous cherchons actuellement à revoir à la hausse le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Nous souhaitons également conclure avec la Tunisie de nouvelles conventions de partenariat dans le secteur du tourisme, du commerce ainsi qu’en matière de lutte contre le terrorisme. Les ministres turcs et leurs homologues tunisiens, devraient se pencher ensemble sur la question du déficit budgétaire de la Tunisie avec notre pays pour chercher les moyens en mesure de résoudre ce problème. Il faut qu’il y ait un certain équilibre sur ce plan. » a-t-il lancé.
Par ailleurs, le président turc, a indiqué que le forum économique et de l’investissement tuniso-turc, en présence de pas moins de 150 hommes d’affaires, membres de la délégation qu’il supervise dans le cadre de cette visite d’Etat, permettrait d’encourager les investisseurs turcs à lancer de nouveaux projets en Tunisie.
« Al Qods est la capitale de Palestine et Assad est un terroriste »
En ce qui concerne la problématique liée à la considération de la ville palestinienne, Al Qods par les Etats Unis comme capitale de l’entité israélienne, le président turc a indiqué que la Turquie était claire et a tranché dans cette affaire en rejetant la décision controversée du président américain Donald Trump. D’après ses dires, aux yeux de la Turquie, Al Qods, ne pourrait être que la capitale de la Palestine. Et d’ailleurs, la nomination d’un consul général turc en Cisjordanie, en est bien la preuve.
Quant à la crise syrienne, et l’éventualité d’engager un dialogue avec le président syrien Bachar Al Assad, Erdogan a affirmé qu’Al Assad ne pourrait être en aucun cas une partie de la solution de la crise syrienne. « Al Assad, est à l’origine de la mort d’un million de syriens. Comment peut-on lui tendre la main à un terroriste? Il est bien à l’origine du terrorisme de l’Etat. Si nous décision un jour de faire ça, nous allons ainsi commettre une grande injustice à l’égard du peuple syrien. » a-t-il affirmé.