Le contenu et le ton du discours étaient inhabituels, ce jeudi 11 juin sur la bouche du ministre des Affaires étrangères Noureddine Erray lors de son audition par la commission des droits, des libertés et des relations extérieures à l’Assemblée des représentants du peuple, rapporte Echaraâ Al Magharibi.
Le ministre a estimé qu’il existe un certain nombre de dossiers qui ne devraient pas être diffusés par les médias, exprimant implicitement son mécontentement à l’égard des sujets qui lui ont été soumis.
Il a répondu d’un ton sévère aux critiques adressées récemment à son ministère, à en croire le média cité ci-haut.
* »Le pays est en état de déraillement »
« La diplomatie n’est pas crier et gesticuler, a-t-il martelé. Il y a des questions et dossiers sensibles pas faits pour les médias. Laissez les ministères de souveraineté travailler sereinement parce que leur mission consiste justement à sauvegarder et protéger la souveraineté nationale et à contrôler les choses qui sont à l’abandon. Le pays est en état de déraillement (Libled Sayba, a-t-il dit), pardonnez-moi l’expression, et nous n’avons pas honte de l’usage de cette expression, et je n’ai peur de personne. Le pays compte vingt mille sujets exposés, et c’est le résultat d’accumulations de douze années. Les lobbies poussent dans ce sens. Mais l’État a ses us et coutumes, ses lois aussi. Le jour où je serais incapable d’appliquer ces lois, je prendrai mes fringues et partirai. Je dois convenir qu’il n’est pas facile de travailler avec cette mentalité, d’appliquer la loi et n’avoir peur de personne. Non, cela n’est pas facile du tout », conclut le ministre des Affaires étrangères dont les propos sont rapportés par le journal Echaraâ Al Magharibi.
H.A.