Espagne, Podemos veut imposer son programme


Au terme des législatives très disputées du 20 décembre, les socialistes (90 sièges) tentent de former un gouvernement de coalition avec les « Indignés» de Podemos (69 sièges), ces derniers imposent de grandes exigences :

  • un référendum en Catalogne
  • une quinzaine de ministères
  • un programme économique

Le programme économique implique une augmentation des dépenses publiques de 96 milliards d’euros au cours du prochain, exigence qui lui permettrait de tenir ses promesses électorales qui prévoient la hausse des fonds destinés à la santé, à l’éducation, à la protection sociale et la réforme du revenu minimum garanti.

Certains analystes jugent sévèrement les exigences économiques de Podemos pour participer à une coalition avec les socialistes.

Les moyens préconisés par Podemos pour financer ces dépenses sociales sont discutables.
– Un tiers serait financé via la lutte contre la fraude fiscale et par le truchement d’une considérable hausse des impôts, principalement celui sur le revenu et les sociétés, et un nouvel impôt sur le patrimoine et les successions.
– Les deux tiers restants sont aléatoires : Podemos escompte quelque 30 milliards d’euros ponctionnés d’ici 2019 sur un regain de croissance économique – actuellement autour de 1,6 %. Problème ce chiffre est susceptible d’être révisé à la baisse, étant donné la mauvaise conjoncture internationale. Il espère 26 milliards d’euros supplémentaires de Bruxelles. À condition que l’Union européenne accepte une flexibilisation du calendrier de la réduction du déficit public.
« Il est insensé de proposer un programme économique qui repose sur des facteurs aléatoires, estime l’économiste Juan Ramon Rallo. Tout ce que l’on risquerait, c’est d’augmenter encore notre dette publique, qui frôle déjà les 100 % du PIB, une barre périlleuse ! »
Autre mesure destinée au 3e âge : Podemos entend revenir sur le gel des retraites décidé par les conservateurs du Parti populaire (PP) et, avant eux, par les socialistes. Podemos propose même leur revalorisation et un retour à la retraite à 65 ans – contre 70 aujourd’hui ! « Une proposition hautement populiste, souligne José Antonio Herce, d’Analystes financiers internationaux (AFI), qui nous ferait aller dans le mur, avec à l’horizon 2050, une dette prévisible de la Sécurité sociale équivalant à 100 % de notre PIB annuel ! »

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