Dans une interview au journal La Presse, Habib Essid a déclaré qu’il avait « refusé l’intervention de certains partis politiques dans les nominations« , ajoutant qu’il n’avait jamais été en désaccord avec les différentes forces politiques et qu’il avait toujours été à leur disposition.
Abordant la question portant sur l’initiative présidentielle pour la formation d’un gouvernement d’union nationale, Habib Essid a affirmé « le président sait pertinemment que j’étais prêt à endosser à sa place la responsabilité de certaines décisions et de certaines mesures. Or, malgré mon dévouement et mon engagement, il a préféré ne pas m’informer de sa décision. Ma déception est profonde » ajoutant, « je l’ai appris par mes propres sources. Pourtant, il s’agit d’une initiative qui me touche directement. Et franchement, je reproche au président de la République de ne pas m’avoir informé sur son intention de lancer une telle initiative, surtout qu’il sait très bien que je n’ai aucune intention de rester jusqu’à la fin du mandat. J’ai toujours cru que je devais partir au plus tard après les élections municipales qui pourraient redessiner le paysage politique et redéfinir l’équilibre des forces, et auraient donc nécessité un changement au niveau du gouvernement. J’ajoute que la manière avec laquelle le président a annoncé son initiative a brisé l’harmonie qui existait entre nous. Je l’ai, d’ailleurs, informé de ma déception ».
Quant à sa relation avec Beji Caïd Essebsi, Essid rappelle qu’il « était membre de son gouvernement quand il était à La Kasbah et chef de gouvernement alors qu’il est à Carthage. Je peux vous assurer qu’il y a un respect mutuel. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de désaccord sur certains points », affirmant qu’il n’avait aucun complexe à travailler avec Béji Caïd Essebsi. « Je pense que la coopération entre les deux institutions est permise par la Constitution et ne peut avoir que des répercussions positives » a-t-il précisé.
Pour ce qui est de son choix de passer par l’ARP, le chef du gouvernement affirme qu’il est en total respect de la « démocratie naissante de la Tunisie ». « C’est une première dans l’histoire du pays. Une marque de respect pour la Constitution et pour les citoyens tunisiens ».