Plus que jamais en Tunisie, les institutions de l’État sont divisées, piétinées et éparpillées. La crise entre les trois têtes du pouvoir, Le Bardo, la Kasbah et Carthage, a atteint son paroxysme. Le dialogue national, initié par l’Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), semble bloqué et il risque d’être incapable de rassembler la classe politique. Toutefois, il semble qu’une personnalité plutôt inattendue pourrait changer la donne. Il s’agit de Lotfi Zitoun, ancien dirigeant d’Ennahdha.
Pour plusieurs observateurs de la scène politique, il s’agit d’une série de rencontres aux allures d’une tentative de médiation visant à réconcilier les différents antagonistes. La question qui se pose : où est le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, dans tout cela ? Ce dernier est presque persona non grata à Carthage et Kaïs Saïed veut le voir partir. Côté Ennahdha – les partisans du Cheikh -, on s’accroche à un gouvernement politique dirigé par Hichem Mechichi. Le principal intéressé, de son côté, a assuré qu’il n’avait aucune intention de démissionner.
L’entrée sur scène de Lotfi Zitoun va-t-elle permettre d’initier un nouveau dialogue ? Hichem Mechichi en fera-t-il partie ? Et si Ennahdha, malgré tout ce que les partisans de Rached Ghannouchi, venaient à lâcher l’actuel Chef du gouvernement pour une personnalité, disons, plus consensuelle ? Certains observateurs voient en Lotfi Zitoun cette personnalité en question, affirmant même qu’il pourrait devenir le prochain Chef du gouvernement : étant un ancien nahdhaoui – l’un des ténors du parti -, bien vu aussi bien par Carthage que par le Bardo… Ce ne sont, en tout cas, que des supputations. Le temps nous apportera sans doutes des réponses.
A suivre.
F. K