La Tunisie est toujours dans le viseur des Américains. Les alliés des islamistes évincés du pouvoir par le président Kaïs Saïed lors du coup de force du 25 juillet, regardent de mauvais œil la fin inopinée de règne du mouvement Ennahdha, après dix ans de destruction orchestrée des fondements de l’Etat au nom de la démocratie.
En effet, en évoquant le sujet de la démocratie en Afrique, le Secrétaire d’Etat américain à la Défense, Lloyd Austin, vient de jeter un pavé dans la mare en déclarant : « On peut voir ses (démocratie) vents contraires en Tunisie, où les gens ont inspiré le monde avec leur demande de démocratie. Aujourd’hui, le rêve d’auto-détermination de la Tunisie est de nouveau en danger. Mais les Etats-Unis se tiennent engagés et soutiennent nos amis en Tunisie et partout en Afrique où l’on tente de forger une démocratie, ouverte et inclusive ».
Cette déclaration prononcée, mardi 9 août, lors de la cérémonie de changement du commandement militaire américain en Afrique (AFRICOM), à Stuttgart (Allemagne), ne peut être considérée que comme un nouvel acte d’ingérence dans les affaires de notre pays.
Il semble que les parrains de l’islamisme politique au monde arabe insistent à faire la sourde oreille aux appels incessants de la diplomatie tunisienne de cesser de s'ingérer dans nos affaires.
Le dernier message de la Tunisie adressé à l’Administration américaine à travers Natasha Franceschi, principale responsable de l'ambassade américaine, convoquée par le ministre des AE Othman Jerandi suite au communiqué du secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères (Anthony Blinken) sur le processus politique en Tunisie, et après les déclarations inacceptables de l'ambassadeur américain désigné en Tunisie, Joey Hood à propos du référendum sur la nouvelle constitution, semble être tombée dans l'oreille d'un sourd.
Cette attitude polémique des américains quant au processus politique en Tunisie allant jusqu’à l'ingérence claire et flagrante dans nos affaires risquerait de faire monter la tension entre les deux pays dont les rapports étaient toujours aux beau fixe.
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