Éthique et danse : un engagement essentiel pour une communauté respectueuse et harmonieuse

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La danse, qu’elle soit artistique, sociale ou compétitive, repose sur des valeurs fondamentales comme le respect, l’intégrité et la transmission des savoirs. Que l’on parle de danse classique, contemporaine, hip-hop, breakdance, salsa, bachata ou kizomba, l’éthique joue un rôle clé dans la manière dont les danseurs interagissent entre eux, avec leurs professeurs et avec la culture qui entoure chaque style.

Loin d’être une simple règle de conduite, l’éthique influence la manière dont la danse évolue, comment elle est enseignée et pratiquée, et surtout, comment elle est partagée.

Respect du corps et des limites individuelles

Toutes les danses, qu’elles soient académiques, sociales ou urbaines, sollicitent intensément le corps. Un danseur ou un professeur éthique a plusieurs devoirs dont:

Respecter les limites physiques et le consentement de chacun, notamment dans les danses de couple ou les battles où l’énergie peut être intense.

Promouvoir une approche saine de la performance, sans pression excessive sur l’apparence ou la condition physique.

Sensibiliser aux risques de blessures et encourager un entraînement responsable.

Dans les danses sociales comme la salsa, la bachata, la kizomba et le tango où la connexion entre les partenaires est centrale, le respect du confort de chacun est primordial. Personne ne devrait se sentir forcé dans un mouvement ou une proximité qui ne lui convient pas.

Intégrité artistique et transmission des savoirs

L’éthique dans l’enseignement et la transmission des danses repose sur plusieurs principes:

Respect des origines:

Chaque danse a une histoire et des racines culturelles qu’il est essentiel de connaître et de transmettre avec justesse.

Reconnaissance du travail des autres:

Copier une chorégraphie sans créditer son créateur, ou enseigner un style sans en avoir une véritable maîtrise, est un manque d’éthique.

Humilité et apprentissage:

Un bon danseur ou professeur continue toujours d’apprendre et ne revendique pas des connaissances qu’il ne possède pas.

Dans le hip-hop, où la transmission se fait souvent de manière orale et communautaire, l’intégrité est essentielle pour préserver l’authenticité des mouvements et des messages véhiculés. De même, dans la salsa, la kizomba et la bachata, dont les racines sont respectivement cubaines, angolaises et dominicaines, il est crucial de reconnaître et respecter les influences culturelles qui ont façonné ces danses.

Éthique dans les compétitions et battles

Les compétitions, que ce soit en danse sportive, en battles de hip-hop ou en concours chorégraphiques, sont des espaces où l’éthique est mise à l’épreuve. Quelques principes essentiels:

Fair-play: Respecter ses adversaires et accepter la victoire ou la défaite avec humilité.

Jugement impartial: Les jurys doivent être transparents dans leurs critères d’évaluation et éviter le favoritisme.

Respect du cadre: Ne pas perturber la compétition par des comportements agressifs ou non professionnels.

Dans les battles de hip-hop, où la confrontation est au cœur du spectacle, il est fondamental de garder un esprit compétitif sain, sans animosité personnelle. Le même principe s’applique dans les compétitions de danses latines, où l’expression artistique et la connexion sont évaluées.

Respect des cultures et lutte contre l’appropriation

Certaines danses, notamment celles issues des cultures urbaines ou traditionnelles, ont une profonde signification culturelle. Il est donc essentiel d’apprendre et d’enseigner en respectant les origines du style. Par exemple, le breakdance vient du mouvement hip-hop des années 70 dans le Bronx, et il est important d’en comprendre l’histoire avant de le pratiquer ou l’enseigner.

Il est également important d’éviter l’appropriation culturelle, c’est-à-dire l’utilisation d’un style ou d’un élément de danse sans respect pour son contexte et son origine.

Il est crucial aussi de donner du crédit aux créateurs et aux pionniers de chaque style, plutôt que de s’approprier leur travail.

Cela vaut aussi pour les danses latines, dont les formes modernes se sont éloignées des racines traditionnelles. Il est essentiel que les danseurs et enseignants comprennent ces évolutions et ne renient pas l’histoire derrière ces danses.

Éthique financière et professionnelle

Que l’on soit danseur, professeur ou organisateur d’événements, il est important d’avoir une approche éthique sur le plan financier et professionnel, ou des tarifs justes-ni abusifs ni trop bas- sont fixés pour ne pas dévaloriser le métier de danseur ou d’enseignant.

Aussi, les engagements professionnels, comme les contrats et les accords passés avec élèves, clients ou collaborateurs, doivent être respectés.

Dans le même contexte, il est vital d’éviter la concurrence déloyale, par exemple en débauchant les élèves d’un autre professeur de manière malhonnête ou en copiant un concept sans autorisation.

Dans les danses urbaines comme le hip-hop, où beaucoup de danseurs se battent pour vivre de leur art, la transparence financière et le respect des engagements sont essentiels. Il en va de même pour les danseurs et professeurs de danses latines, qui doivent faire preuve de professionnalisme dans la gestion de leurs cours et événements.

Une danse éthique pour un avenir durable

L’éthique dans la danse n’est pas une contrainte, mais une garantie d’un environnement respectueux et inspirant pour tous. Que l’on danse la salsa, le hip-hop, l’Afro, la bachata, la kizomba, le tango ou tout autre style, l’intégrité et le respect doivent toujours primer.

La danse est un langage universel, un moyen de communication et d’expression qui transcende les frontières. Mais pour que ce langage reste pur et authentique, il doit être pratiqué avec honnêteté et conscience.

Alors, que vous soyez danseur, professeur ou simple passionné, souvenez-vous que l’éthique est la clé pour préserver la richesse et la diversité de cet art. C’est en dansant avec respect et intégrité que nous permettrons à la danse de continuer à évoluer, tout en honorant ses racines et ceux qui l’ont façonnée.

 

                                      Selim Charbti

 

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