Eurodéputés refoulés: Appel à la suspension du partenariat migratoire entre la Tunisie et l’UE

L’interdiction d’entrée sur le territoire tunisien d’une délégation de la commission Affaires Etrangères du Parlement Européen (AFET) continue de faire couler de l’encre. La délégation en question, faut-il le rappeler était composée des députés européens Michael Gahler, Dietmar Köster, Salima Yenbou, Mounir Satouri et Emmanuel Maurel. Ces derniers ont assuré que leur visite de travail programmée en Tunisie avait pour objectif de mieux comprendre la situation politique actuelle dans le pays, soutenir un dialogue national inclusif après les dernières élections et évaluer le protocole d’entente signé en juillet entre l’UE et la Tunisie. Ce dernier, rappelons le, comprend105 millions d’euros d’aide de l’UE pour faire face à l’immigration irrégulière. Il s’agit de mettre un terme aux opérations des passeurs et de renforcer le contrôle des frontières. Il prévoit également un soutien budgétaire d’environ 600 millions d’euros et des investissements stratégiques dans l’économie tunisienne.

Si certains députés européens se sont contentés de dénoncer tout simplement cette décision et d’appeler à une réponse ferme de la part des autorités européennes, d’autres sont allés jusqu’à réclamer la suspension du protocole d’entente en question. Réagissant à cette décision jugée sidérante, inédite et grave, certains parlementaires européens ont donc réclamé la suspension immédiate de ce partenariat migratoire controversé. D’ailleurs, ce protocole d’entente était depuis toujours contesté par certains groupes parlementaires européens dont particulièrement le Groupe Socialistes et Démocrates.

« Suite à la décision prise par les autorités tunisiennes de refuser l’entrée sur leur territoire à une délégation d’eurodéputés, la présidente du Groupe S&D, Iratxe García demandera ce matin une déclaration de la Conférence des présidents du Parlement européen exigeant la suspension immédiate du protocole d’accord conclu entre l’UE et la Tunisie. » peut-on lire dans un communiqué publié hier sur le site dudit groupe parlementaire. 

«  Lorsque nous nous retrouverons ce matin dans le cadre de la Conférence des présidents, je demanderai à la présidente du Parlement européen une déclaration condamnant la décision prise par le gouvernement tunisien de refuser aux eurodéputés l’entrée sur son territoire et exhortant la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, à suspendre immédiatement la mise en œuvre de ce protocole d’accord. Je demanderai également l’évaluation de la légalité dudit accord par les services juridiques du Parlement. Notre assemblée a toujours œuvré pour la défense des droits de l’homme, et elle doit agir sur ce dossier crucial. Il est temps que le PPE et son président, Manfred Weber, reconnaissent que ce protocole, si tant est qu’il n’ait pas été illégal, était une mauvaise idée depuis le départ, et cessent d’affirmer qu’il s’agit d’un modèle à reproduire. » peut-on lire encore.

Le même communiqué a ajouté que cette décision confirme que le fait d’externaliser la gestion des migrations est une erreur politique, et que verser de l’argent à un régime autoritaire qui enfreint les droits de l’homme et réprime toute opposition va à l’encontre des valeurs du groupe.

Il convient de noter qu’une porte-parole de la Commission européenne a jugé hier jeudi que la poursuite du dialogue était « encore plus importante face aux défis sans précédent que nous rencontrons ».

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