Le président de la République, Kaïs Saïed, s’est entretenu, ce soir, avec le ministre de l’Intérieur, Kamel Feki, à propos de l’affaire de l’évasion, de cinq terroristes impliqués dans les affaires d’assassinat de Chkri Belaïd et Mohamed Brahmi de la prison civile de Mornaguia, mercredi.
Pour le chef de l’Etat “il ne s’agit pas d’une évasion. De même pour les photos qui ont été fuitées et qui n’ont rien à voir avec la réalité”. Pour le président de la république “La diffusion de ces photos dont l’objectif était de détourner les enquêtes, ne devrait pas avoir lieu. Toutes les preuves montrent que cette opération a été préparée depuis des mois ”.
Par ailleurs, le Chef de l’Etat a insisté sur le fait que “ce qui s’est passé hier n’est nullement acceptable”. Pour le Chef de l’Etat “il existe des défaillances de la part des structures ou des personnes qui devraient être poursuivies et jugées”. “A celui qui pense qu’il est capable de porter atteinte à l’État à travers sa complicité avec les mouvements sionistes et des parties de l’intérieur du pays, on lui dit que l’État ne peut pas être atteint et le peuple tunisien ne peut pas être troublé par la doute ou l’incertitude. Nous restons inébranlables et nous protégerons l’État tunisien ».
La question de l’assainissement de l’administration a été évoquée également dans cette réunion où Kaïs Saïed a indiqué qu’: « Il est temps de passer à la période d’assainissement de l’administration, ce dont je parlais avec le Chef du gouvernement. Ils ont changé de noms et ont infiltré les structures sécuritaires. Ces personnes n’ont pas de place au sein du ministère de l’Intérieur, ni dans aucune structure de l’État ».
Rappelons que l’affaire de l’évasion de cinq terroristes de la prison civile de Mornaguia, a suscité une grande polémique et a fait couler beaucoup d’encre. Les défaillances du dispositif sécuritaire ont été pointées du doigt.
Suite à cette affaire, le directeur général des services spéciaux et le directeur central des renseignements généraux, relevant de la direction générale de la sûreté nationale (renseignement intérieur) ont été révoqués, selon un communiqué rendu public, mardi, par le ministère de l’Intérieur.
De son côté le ministère de la Justice a annoncé le limogeage du directeur de la prison avant de faire l’objet avec cinq autres cadres des mandats de dépôt après l’ouverture d’une enquête.