A l’issue des séances d’auditions des victimes des chevrotines à Siliana et de l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Laarayadh organisée vendredi 24 novembre par l’Instance Vérité et Dignité, il s’est avéré que les témoignages et les analyses balistiques condamnent la police qui n’a décidément pas respecté la loi n°69-4 relative aux rassemblements publics, cortèges, défilés, manifestations et attroupements. Le rapport de l’instance a également révélé que les unités sécuritaires ont dispersé les manifestants en usant à outrance la force et en les poursuivant à travers les rues qui sont loin des bâtiments de souveraineté en lançant abondamment des bombes lacrymogènes et des tirs de chevrotine, interdite mondialement, sans même recourir aux sommations.
Selon l’IVD, les forces sécuritaires n’étaient pas dans une situation d’exercice du droit légitime de défense ni dans l’obligation de protéger les sièges des institutions publiques. Les blessés ont été attaqués de dos ce qui confirme que les unités sécuritaires n’étaient pas en situation de défense, outre que d’autres manifestants ont été blessés au niveau du visage et de manière anarchique. Le rapport de l’instance a également indiqué que les munitions utilisés sont interdites en Tunisie et à l’échelle internationale.
Pour sa part, l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Laarayadh a présenté ses excuses aux habitants de Siliana suite à l’usage de la chevrotine et aux violences policières survenues en novembre 2012. Il a souligné qu’il ne connaissait pas la nature des armes utilisées à l’encontre des manifestants et que le premier responsable de ce drame serait le directeur général de la sûreté nationale de l’époque.