La députée de la Réforme nationale et ex-élue de Qalb Tounes, Lilia Bellil Manaï s’est indignée contre son exclusion de la réunion tenue, ce mardi 10 novembre 2020, entre le chef de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi et l’ambassadeur de France en Tunisie, André Parant.
Bellil Manaï, députée sur la circonscription de France 1 mais également présidente de la Commission parlementaire des Tunisiens résidant à l’étranger a assuré que cette exclusion s’inscrit dans la politique de la présidence du Parlement et de la coalition au pouvoir.
Une politique qui vise à rejeter toute personne qui n’appartient pas à cette coalition, selon ses dires, d’autant plus qu’elle avait pris part à des réunions pareilles lors du cycle parlementaire précédent faisant partie de la coalition en question alors qu’elle n’était pas présidente de la Commission des Tunisiens résidant à l’étranger à l’époque.
L’ancienne députée sur le parti de Nabil Karoui a, de surcroît, considéré que son élimination signifiait celle de huit cents mille Tunisiens résidant en France et une négligence de leurs préoccupations et réclamations.
Sofiène Toubel, élu Qalb Tounes assesseur auprès du président du Parlement chargé des relations externes aussi bien que Samah Dammak, députée Qalb Tounes et présidente de la Commission parlementaire des droits, des libertés et des relations extérieures ont, eux aussi, assisté à l’entrevue entre le chef de l’ARP et le diplomate français.
Il est à noter que l’élue sur la circonscription de France 1 avait voté contre le maintien de Rached Ghannouchi au perchoir de l’Assemblée et ce en dépit du harcèlement dont elle a fait l’objet, selon ses dires.
L’élu Qalb Tounes, Fares Blel a démenti les accusations lancées par la députée selon lesquelles le bloc parlementaire de Qalb Tounes aurait fait pression sur ses membres pour voter en faveur de la destitution de Ghannouchi.
Rached Ghannouchi a été maintenu au perchoir du Parlement lors de la séance plénière dédiée à l’examen de la motion de son éviction et tenue le 30 juillet 2020. Une motion votée par 97 députés n’atteignant pas, ainsi, les 109 voix requises afin qu’elle soit adoptée.