C’est un chiffre alarmant : depuis 2016, 9000 enfants ont reçus des menaces de violence en Tunisie, dont 400 menacés de violences sexuelles. C’est ce qu’a affirmé Samia Doula, magistrate auprès du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance. Le système juridique actuel, selon elle, ne prévoit aucune protection pour les victimes de violences. « Il existe des dispositions spécifiques pour les enfants recevant des menaces, mais pas pour les victimes, ce qui est considéré comme une lacune à combler », déclare-t-elle.
Samia Doula précise que le ministère de la Femme travaille étroitement avec toutes les parties prenantes et ce dans l’objectif d’apporter un amendement au code de la protection de l’enfance. « L’objectif est d’y intégrer un chapitre entièrement consacré aux enfants victimes de violences », déclare-t-elle.
Les déclarations de la magistrate coïncident avec celles de Naziha Laabidi, ministre de la Femme qui annonce, ce jeudi 4 mai 2017, que la Tunisie sera le premier pays non européen qui signera la convention de Lanzarote, relative à la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle. « Une partie du projet de loi contre la violence faites aux femmes sera consacrée à la protection des enfants de la violence sexuelle », affirme-t-elle. Rappelons que la même ministre s’est récemment prononcée en faveur de la peine de mort contre tout individu ayant sexuellement agressé un enfant.
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