Pour Ezzeddine Saïdane, les relations entre la Tunisie et les institutions mondiales, Banque Mondiale (BM) et Fonds Monétaire International (FMI), sont plutôt tendues ces derniers temps. L’économiste a affirmé, ce jeudi 31 janvier 2019, que les autorités tunisiennes ont obtenu le soutien financier des deux institutions en 2013 et 2016 sur la base de l’engagement de la Tunisie à mettre en place des réformes.
Or, selon l’économiste qui s’exprimait au micro de Shems Fm, la Tunisie ne les a pas entamées, rappelant que les enveloppes accordées à la Tunisie étaient importantes. « Entre 2010 et 2018, la dette publique a triplé. Idem pour la dette extérieure qui a aussi été multipliée par 3. Dans ce contexte, la BM peut considérer que malgré ces sommes colossales, la situation n’est guère meilleure dans le pays. De ce fait, il serait difficile pour la Tunisie d’obtenir de nouveaux emprunts », a-t-il expliqué.
Autre conséquence selon Saïdane : l’incapacité de la Tunisie de sortir sur les marchés internationaux pour emprunter. Il faut commencer par réparer ce qui doit être réparé avant de passer aux réformes : inflation, déficit commercial, dette publique, dette extérieure. La dégradation de ces indicateurs souligne, selon lui, que les réformes nécessaires n’ont pas été mises en application.
Cependant, il y a eu quelques réformes selon Ezzeddine Saïdane, mais elles étaient plutôt timides. « Le budget 2019 de l’État ne comprend aucune réforme, ce qui a mis le FMI et la BM en rogne. La raison est simple : ceux qui ont préparé ce budget l’ont fait sur la base d’intérêts partisans et personnels », a-t-il encore déclaré.