Faire jouer à fond la concurrence au sein de la sélection ?

Annonçant à sa façon la couleur, le staff de l'équipe de Tunisie de football verse dans le laxisme le plus rebutant, l'à-peu-près le plus pitoyable et le traitement de faveur le plus répugnant.
Avant de partir au Japon pour les besoins du tournoi Kirin où il donnera la république au Chili, vendredi 10 juin à 7H15 du matin en demi-finales, et au Japon ou le Ghana, le 14 juin en finale, le team national trahit des largesses qu'il a conçues en faveur de ses barons. Et cela relève au fond du sempiternel "deux poids deux mesures" adopté selon un mode de gestion "folklo".
Jamais dupes, les fans du Club Tunisie savent séparer le bon grain de l'ivraie. Peut-être s'agit-il à leurs yeux davantage d'un voyage d'agrément et de dolce vita plutôt que d'une réelle stratégie de préparation en vue d'une Coupe du monde très délicate.
Il ne fait plus aucun doute que quelques vedettes se trouvent dans la peau de joueurs assurés d'ores et déjà de figurer dans la liste pour le Mondial qatari: Youssef Msakni, Elyès Skhiri, Wahbi Khazri…
Msakni a demandé et obtenu de rejoindre la sélection directement au Japon sans passer par le Botswana où les hommes de Jalel Kadri ont disputé dimanche dernier leur deuxième sortie aux éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations Côte-d'Ivoire-2023 (nul 0-0). S'il y a de réelles raisons de santé, la Fédération n'aurait pas hésité un seul instant à les annoncer afin de se protéger. Or, motus et bouche cousue, aucune justification valable n'a été donnée de ce "cavalier seul". On ne gate jamais assez ses divas. Un thème récurrent du football tunisien.
Ensuite, Skhiri avance la situation de sa femme qui est enceinte. Eh bien…
Quant à Khazri, des raisons familiales (? !) expliqueraient également son forfait.

Y a-t-il un pilote dans l'avion ?
Bref, à Francistown, deuxième ville du Botswana, les Rouges n'ont pas trouvé les leaders capables de mettre la balle au fond des filets, notamment Msakni, auteur d'un doublé à Radès devant la Guinée équatoriale. Qu'à cela ne tienne: la sélection reste leur jardin où nos divas font ce qu'elles veulent. Qu'iraient-elles bien faire au fin fond du…Botswana après une demi-journée de voyage. Quant aux autres, ils n'ont qu'à s'exécuter. C'est soit Francistown, soit la pénitence !
En tout cas, il est utile de relever que la dernière fois où le Onze national s'est montré incapable de signer le moindre but pour la CAN, cela s'était passé en 2016 face au Togo, donc, après la bagatelle de 15 matches. 
Dans une poule "J" très facile et n'autorisant guère tout ce ratage d'occasions devant une formation aussi faible que le Botswana, les Aigles de Carthage manquent pourtant là une occasion supplémentaire de mériter le respect de leurs adversaires à Doha, au mois de novembre prochain, notamment la France et le Danemark. Sinon, il ne fait aucun doute que la large victoire (4-0) obtenue pour le baptême aux éliminatoires de la prochaine CAN s'explique dans une large mesure par la faiblesse désespérante de l'adversaire, et par son infériorité numérique suite à l'expulsion de l'un des Guinau-équatoriens (trois buts encaissés après cette exclusion). 
Aussi bien à Francistown qu'à Tokyo, le sélectionneur national aurait dû bénéficier d'une belle occasion de faire jouer la concurrence. Malheureusement, il n'en fut rien parce qu'on ne sait pas vraiment s'il y a un pilote dans l'avion.
L'EN n'est pas malheureusement à un passe-droit près. Dans le droit fil de ce que pratique l'exécutif de la Fédération qui gère notre sport-roi plutôt comme un bien propre…
T.G.

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