En désignant Hichem Mechichi, ministre de l’Intérieur sous Fakhfakh, le président de la République, Kaïs Saïed, a mis les partis politiques dos au mur, sans exception. Certains y voient la confirmation de l’intention du président de se diriger vers la dissolution de l’ARP (Assemblée des Représentants du Peuple). Mechichi, toutefois, est indiscutablement un commis d’État qui semble bien connaître les rouages de l’administration, sachant qu’il dirigeait un département ministériel très sensible.
Les réactions, comme prévu, ont été nombreuses : entre ceux qui ont salué la décision du président et ceux qui l’ont critiquée sans ménage. L’une des réactions notables était celle d’Elyes Fakhfakh, Chef du gouvernement démissionnaire. « Que Dieu l’aide dans la réussite. Je souhaite qu’il parviendra à former un nouveau gouvernement et à réussir les réformes », a-t-il déclaré.
Makhlouf : « Kaïs Saïed, un fardeau »
Beaucoup moins tendre et c’est prévisible, Makhlouf de la Coalition Al Karama considère, pour sa part, que le président de la République « est devenu un véritable fardeau pour le processus démocratique » – il oublie le fardeau parlementaire qu’il est ! -. « Le sort de vos concertations écrites était donc la poubelle de Carthage, comme l’a prévu la Coalition Al Karama. Le président vit en isolement, sans tenir compte de la Constitution, encore moins du Parlement, des partis et de la Révolution », a-t-il écrit sur Facebook.
Adnen Mansri : « une désignation ridicule »
De son côté, le dirigeant au sein Harak Tounes Al Irada, Adnen Manser, estime que désigner Hichem Mechichi relève « du ridicule et de la sanction ». Dans un statut publié sur Facebook, il a écrit ceci : « Kaïs Saïed ne désignera personne venant des partis politiques. La personnalité désignée sera celle qui lui rendra « la responsabilité » en cas de besoin. En effet, le pouvoir de désigner lui a été servi sur un plateau en or et il compte bien le conserver. […] Nous sommes réellement dans un régime présidentiel avec la Constitution d’un régime semi-parlementaire. La décision provient d’une seule personne qui profite de certaines rares lacunes de la Constitution ».
Ceux qui ont salué la décision de Kaïs Saïed
Il existe, d’autre part, ceux qui ont salué la désignation de Hichem Mechichi, à l’instar de Yassine Ayari, député. « Je souhaite la réussite pour le Chef du gouvernement. Le prochain défi consistera à créer la richesse, à créer un climat de confiance et à secourir les PME », a-t-il écrit sur Facebook.
Même tendance côté Walid Jalled, dirigeant au sein de Tahya Tounes. « Le président de la République a fait le bon choix en chargeant Hichem Mechichi de former un gouvernement. Tahya Tounes composera avec Mechichi afin de lui permettre de parvenir à former son équipe », a-t-il déclaré dans les médias. Zouhaier Meghzaoui, secrétaire général du Mouvement Achaâb, et Hsouna Nasfi, chef du bloc parlementaire de la Réforme Nationale, ont aussi réagi positivement au choix de Kaïs Saïed. « Le Mouvement Achaâb est soulagé par le choix de Mechichi. Celui-ci remplit plusieurs critères sur lesquels Achaâb s’est basé », a déclaré Zouhaier Meghzaoui. Pour sa part, Hsouna Nasfi a affirmé, sur Facebook, ce qui suit : « Je lui souhaite [à Hichem Mechichi] toute la réussite. C’est une personnalité indépendante, un homme d’État, enfant de l’administration tunisienne et une compétence qui mérite d’être soutenue. On y est mon ami. Que Dieu vous accompagne », a-t-il écrit.
On attend encore la réaction d’Ennahdha.
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