Farhat Horchani : « 1000 tunisiens combattent aux côtés de Daech en Libye »

« 1000 tunisiens sont en Libye et combattent actuellement aux côtés de Daech », c’est une déclaration signée Farhat Horchani, ministre de la Défense, interrogé en marge de la 14ème université d’été de la Défense à Paris, où il était invité d’honneur.
« Les chiffres avancés, de l’ordre de 2000 à 3000 djihadistes tunisiens en Libye, sont exagérés. Ces combattants ne reviendront pas de manière massive en Tunisie. Il faut rester vigilant », a-t-il prévenu.
Farhat Horchani a également mentionné le rôle capital du renseignements. « Il s’agit de l’arme la plus efficace pour combattre le terrorisme », a-t-il déclaré, insistant, par la suite, sur le renseignement technique. « Il [renseignement technique] nécessite beaucoup de moyens. La guerre contre le terrorisme n’est pas seulement d’ordre militaire. Le fléau prend forme dans les esprits, notamment ceux des plus jeunes », a assuré le ministre de la Défense.
Ce dernier a, d’un autre côté, insisté sur la nécessité de diffuser un discours religieux modéré pour faire face aux courants extrémistes. « La guerre sera très longue. Il faut créer un nouveau type d’éducation et te dire aux jeunes que l’Islam ce n’est pas cela. Dans le cas contraire, dans quelques années, nous allons devoir faire face à un monstre plus dangereux que Daech ».

L’armée tunisienne est solide
Sur une éventuelle intervention de l’Occident en Libye, Farhat Horchani a déclaré qu’une solution politique était préférable. « S’il y a un problème libyen, c’est aux libyens de le résoudre ».
D’autre part, il est revenu sur la coopération tuniso-française en matière de renseignements. « Nous avons une coopération étroite avec la France, notamment dans le domaine de la formation et du renseignements. La France est un pays ami, mais en proie à des difficultés financières. Dans tous les cas, pour lutter contre le terrorisme, il faut compter sur soi-même », a affirmé Farhat Horchani.
« L’armée tunisienne n’est pas infiltrée. Nous disposons d’un système de renseignements la protégeant de ce danger. Elle est solide », a, par ailleurs, assuré le ministre de la Défense. « La force de Daech réside dans le recrutement des jeunes. Chose qui est valable en France aussi », a-t-il ajouté.
Sur le volet migratoire, Horchani a déclaré, à la fin, qu’il s’agit d’un sujet important pour la Tunisie. « Nous coopérons, notamment avec l’Italie, à travers l’opération Sophia. Le nombre de migrants clandestins a été revu à la baisse. Le risque, à présent, est de voir des éléments terroristes s’infiltrer. Tous les pays, avec la perte de terrain de Daech en Syrie, sont exposés au risque de retour des terroristes. Ce qui se passe à Syrte peut pousser certains éléments à revenir dans leur pays d’origine. Nous avons intérêt à coopérer », a-t-il conclu.

 

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