Ce fut un échec cuisant auquel il fallait s’attendre: pas plus de 11,66% – selon les derniers chiffres – des électeurs(trices) tunisien(ne)s se sont rendu(e)s aux urnes pour voter aux élections locales selon l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections (ISIE), beaucoup moins selon l’opposition. Qui devrait assumer ces résultats? En tout cas, ce n’est pas le président de l’ISIE, Farouk Bouasker, du moins selon ce qu’il a lui-même lancé ce lundi 25 décembre 2023 dans Studio Shems.
« L’ISIE n’est pas responsable du taux de participation. Elle assume plutôt l’organisation », a-t-il dit, appelant à considérer les chiffres en toute objectivité et à ne pas sous-estimer certain(e)s candidat(e)s. Faut-il rappeler au président de l’ISIE qu’une large campagne de communication en faveur des élections locales a été menée tout au long de la campagne électorale, voire bien avant.
Faut-il lui rappeler que chaque soir, au 20h d’Al Watanya, au moins 30 minutes du journal étaient consacrées aux élections locales avec une bande de son devenue répétitive et lourde pour les oreilles des téléspectateurs(trices)? Faut-il rappeler que des publicités étaient souvent diffusées sur Al Watanya pour expliquer les conseils locaux?
Tout ceci s’inscrit dans l’optique d’une collaboration entre l’ISIE et la Télévision Tunisiene. Nul doute que l’ISIE a participé, même en partie, à ce matraquage médiatique qui, au lieu de convaincre les Tunisien(ne)s, les a plutôt repoussé(e)s. Faut-il, enfin, rappeler l’autre échec cuisant que le président de l’ISIE a refusé de regarder en face il y a près d’un an, à savoir celui des élections législatives: 11,3%? L’ISIE n’est, certes, pas totalement responsable de cette nouvelle gifle infligée au brin de démocratie qui perdure en Tunisie. Le désamour des Tunisien(ne)s et l’absence de confiance vis-à-vis des politiques y est pour quelque chose. Cependant, l’ISIE est responsable de cet échec, ne serait-ce qu’en partie, et même si son président refuse de l’admettre.
F. K