De l’exécution du pilote jordanien aux nouvelles méthodes d’exécutions des « traîtres » récemment diffusées, la propagande, basée sur des vidéos terrifiantes, de l’Etat Islamique prend de plus en plus de l’ampleur.Ces vidéos qui illustrent des images choquantes sont diffusées dans plusieurs médias.
Faut-il ou non diffuser ces contenus?
La chaîne de News Al Arabiya a diffusé entièrement, la vidéo d’exécutions des soi-disant traîtres, publiée par l’Etat Islamique, sans avertir le public du contenu choquant.
Quant à Al Jazzeera, elle a choisi de diffuser la vidéo en avertissant le public et en floutant quelques parties de la vidéo.
Par ailleurs les medias français ont décrit les scènes d’exécution avec quelques photos sans partager la vidéo.
Avis des spécialistes
A cet égard nous avons posé la question à des spécialistes tunisiens concernant la diffusion de ces contenus graphiques Choquants.
Sadok Hamammi, enseignant à l’institut de presse et des sciences de l’information s’est montré ferme à ce sujet. « Il ne faut pas diffuser ce genre de contenu car une relation de symbiose naît entre les terroristes, utilisant les médias comme relais à leur propagande, et les médias qui bénéficient de l’audience; La terreur n’a de sens que si elle est propagée dans les médias » a-t-il affirmé.
Pour sa part Mahmoud Dhaouadi président du centre tunisien pour la liberté de la presse a précisé qu’un média responsable devra épargner au public ce genre d’images choquantes. Mêmes si ces images existent sur les réseaux sociaux, les médias doivent donner l’exemple du journalisme responsable. A-t-il ajouté.
Le journaliste Monji Khadhraoui, a également dénoncé la diffusion de ces contenus affirmant que ces groupes terroristes misent sur la propagande et sur les médias. «Dans le cas des sujets sensibles comme le terrorisme et la pédophilie, Le journaliste doit traiter minutieusement l’information avant de la publier. Nous pouvons par exemple citer et décrire les méthodes d’exécutions sans partager la vidéo » a-t-il suggéré.