Nombreux sont ceux qui ont pris goût à la séance unique, un régime d’horaire à mi-temps (ou presque) appliqué chaque été en Tunisie. Cette année, avec le Ramadan qui est tombé entre le 26 mai et le 25 juin 2017, une bonne partie des travailleurs profitera de trois mois de séance unique, à quelques jours près.
Les coûts sur l’économie nationale sont réels, et ils se manifestent principalement par la baisse de la productivité. Selon Moez Joudi, expert en économie, il est nécessaire d’instaurer un changement progressif pour remédier à la problématique de la baisse de la productivité, liée à la séance unique. « Il faut, tout d’abord, commencer par rétablir le travail du samedi, supprimé suite à la réforme de Mohamed Abou », déclare-t-il à Réalités Online. L’économiste considère que cette journée de congé est contre-productive. « On sait, de surcroît, que plusieurs travailleurs s’absentent de leur travail durant la semaine pour accomplir des affaires privées. Plus encore : un pont de 4 jours a été décidé à l’occasion de l’Aïd Al Fitr, c’est du jamais vu ! », souligne-t-il.
Moez Joudi suggère, dans ce contexte, de mettre en place un seul mois de séance unique. Autre solution d’après l’économiste : la prolongation de la durée du travail. « On peut instaurer une séance unique jusqu’à 16h par jour avec une pause déjeuner de 30 minutes. Il est inadmissible qu’il n’y ait plus personne à son travail après 13h », explique-t-il.
« Il existe certains agents qui prennent leur congé en septembre. Ainsi, ils pourront profiter de la séance unique de juillet et d’août pour entamer l’automne avec un congé », déplore encore Moez Joudi. L’expert en économie, rappelle, par ailleurs, que la productivité dans la fonction publique est d’ores et déjà en baisse depuis plusieurs années : près de 50%. La séance unique figure parmi les principales causes de cette tendance selon lui. « Aujourd’hui, nous figurons parmi les rares partenaires de l’Union Européenne – qui travaille à temps plein l’été – à adopter la séance unique », déclare-t-il.
47