En Tunisie, 2016 risque d’être une année record en matière de nombre d’heures de travail : Ramadan oblige, nous aurons le droit à quasiment 3 mois de travail en séance unique. Avec le très long congé de l’Aïd Al Fitr, c’est l’économie Tunisienne qui subit de plein fouet ce ralentissement des activités.
Contacté par Réalités Online, l’expert en économie Moez Joudi nous a livré son point de vue sur le régime de la séance unique pendant l’été. Doit-on en finir avec ce concept ? « Oui, mais, bien entendu, c’est une solution parmi d’autres qui pourrait permettre à l’économie Tunisienne de redécoller », a affirmé Docteur Moez Joudi.
Pour l’économiste, les trois mois de séance unique que nous allons vivre constituent un handicap majeur pour la bonne marche du pays. « L’administration est très présente dans l’activité économique et, surtout, pesante. L’économie dépend, en partie, du travail effectué par les agents de l’État. Les répercussions de ces trois mois de séance unique peuvent être graves sur la santé de l’économie nationale », a souligné Moez Joudi.
« La semaine de l’Aid était une aberration », estime l’économiste. « Jamais il n’y a eu autant de jours de repos dans d’autres pays. Nos fonctionnaires ont pris une semaine de congé, voire 10 jours pour certains. Avec le pays qui avance lentement, la croissance économique timide (+0,4% au premier trimestre de 2016), la productivité, qui laisse d’ores et déjà à désirer, est mise à mal », a-t-il encore ajouté.
En d’autres termes, pour Moez Joudi, il est vital de repasser à la double séance afin de limiter les dégâts.