Depuis plusieurs semaines, la Diplomatie tunisienne semble communiquer davantage, aussi bien sur les réseaux sociaux qu'ailleurs. On remarque également, non sans étonnement – plutôt agréable -, qu'elle défend ses positions avec une certaine fermeté.
Le dernier communiqué du ministère des Affaires Étrangères et des TRE confirme cette nouvelle tendance qui n'est pas sans rappeler un brin de l'âge d'or de la diplomatie tunisienne des années Bourguiba. "La Tunisie tient à faciliter le travail et les contacts des missions diplomatiques accréditées auprès d'elle afin de promouvoir les relations d'amitié et de coopération avec les pays frères et amis, et ce, dans le respect des exigences de la Convention de Vienne sur les Relations Diplomatiques", lit-on dans le communiqué.
Un rejet total de toute ingérence étrangère
Le ministère, d'un autre côté, voit très mal l'ingérence des diplomaties étrangers dans sa politique interne. Il s'est appuyé sur la Convention de Vienne porte, notamment, sur le "le devoir des diplomates de respecter les lois du pays auprès desquels ils sont accrédités et de ne pas s'immiscer dans ses affaires intérieures".
Depuis 2011, la Diplomatie tunisienne a entamé une véritable traversée du désert. Tout d'abord, elle a été massacrée par Marzouki et les nahdhaouis. Ensuite, l'ancien président défunt, Feu Béji Caïd Essebsi, a tenté tant bien que mal de lui redonner ses lettres de noblesse. Il a réussi d'une certaine façon.
Nabil Ammar y est pour quelque chose ?
Avec l'arrivée de Kaïs Saïed, de nouvelles gaffes énormes ont été commises sur le plan diplomatique. Mais il faut dire que les choses ont visiblement commencé à évoluer depuis l'arrivée de Nabil Ammar à sa tête. On le remarque même sur la page Facebook. Les publications sont plus fréquentes et certaines sont traduites en français et en anglais.
Plus encore : la Tunisie défend plus fermement ses positions et sa souveraineté nationale. Nabil Ammar est un diplomate chevronné qui a fait ses preuves et nul doute que son apport s'annonce considérable. "Il y aura beaucoup de changements", nous a affirmé une source très proche de Carthage et du ministère des Affaires Étrangères. On est encore loin de Diplomatie Bourguibienne, mais espérons que nous soyons, enfin, sur la bonne voie. Wait and see.
F. K