Festival de Dougga : Anouar Brahem offre un voyage musical intense

Par Dr.Souhir Lahiani

Un retour très attendu. Après une absence de sept ans, l’authentique maître enchanteur du oud, Anouar Brahem, a retrouvé son public tunisien le 6 juillet 2024 lors d’un concert exceptionnel au Théâtre romain de Dougga. Ce lieu historique affichait complet, témoignant de l’impatience des spectateurs à retrouver ce grand nom de la musique.

Un cadre enchanteur et un public captivé
De nombreux spectateurs avaient fait le déplacement depuis Tunis en bus pour savourer la musique inégalée d’Anouar Brahem. Le théâtre, plein, résonnait de l’attention et du respect des auditeurs, créant une atmosphère de recueillement total. Agés, jeunes et moins jeunes, tous étaient captivés du début à la fin, suspendus aux notes envoûtantes de chaque morceau joué.

Anouar Brahem était accompagné de ses fidèles musiciens : Klaus Gesing à la clarinette basse et au saxophone soprano, Björn Meyer à la guitare basse, et Khaled Yassine au bendir et à la darbouka. Ensemble, ils ont revisité les territoires musicaux d’Anouar Brahem, offrant une prestation riche et variée. Parmi les morceaux joués figuraient : Waqt, Uns, Al Hizam Al Dhahbi, Astrakan Café, Conte de l’Incroyable amour, Stopover at Djibouti, Bahia, Houdouth, Talwin, et The Astounding Eyes of Rita.

 Une exploration intime de l’univers sonore
Avec une sensibilité et une virtuosité renouvelée, Anouar Brahem a offert une exploration intime de son univers sonore, oscillant entre pudeur et sensualité, nostalgie et recueillement. Le concert, riche en influences et inspirations diverses, témoignait de dix années de complicité artistique entre ces quatre musiciens exceptionnels.
Anouar Brahem, musicien et compositeur tunisien de renommée mondiale, s’impose depuis quarante ans dans le domaine du jazz avec son instrument de prédilection, l’oud, et les nuances envoûtantes de la musique arabe. Compositeur sans frontières, il a gagné la reconnaissance dans les milieux de la musique classique arabe, du jazz et de la musique classique occidentale. Il y a dix ans, il a fondé l’Anouar Brahem Quartet, réinventant sans cesse ses propres traditions musicales en puisant dans un répertoire riche et varié. Sa capacité à fusionner les sonorités traditionnelles et contemporaines a fait de lui une figure incontournable de la scène musicale internationale. Un moment de grâce au Théâtre romain de Dougga
Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1997, ce site situé dans la délégation de Teboursouk, à quelques kilomètres du gouvernorat de Béja, est considéré comme la petite ville romaine la mieux conservée d’Afrique du Nord. Le concert d’Anouar Brahem au Théâtre romain de Dougga, l’un des plus beaux sites de Tunisie, a été un moment de grâce. Ce voyage musical intense a transporté le public dans un univers où chaque note racontait une histoire, et chaque mélodie invitait à la rêverie et à la contemplation.
À la fin du concert, Anouar Brahem a confié aux journalistes que les festivals et son public lui manquaient et qu’il répondrait volontiers à une invitation du Festival de Carthage. « Je suis toujours disposé à donner des concerts en Tunisie », a-t-il déclaré. Il a également annoncé que son prochain album est en cours de production et pourrait sortir en 2025.

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