Festival international de l’olivier de Kalaâ Kébira : que de nouveautés !

La ville de Kalâa Kébira, vibrera du 8 au 15 janvier au rythme de son festival international de l’olivier. Organisé par l’Association portant le nom du festival, ce rendez-vous ne cesse, d’une session à l’autre, de réaliser de bons résultats.
Pour que ses objectifs soient atteints, les responsables du festival ont jugé opportun de changer de modus operandi en faisant appel aux compétences de la région, toutes spécialités confondues, pour bien enrichir le programme de cette 36e édition qui s’annonce originale, créative et innovante.

Des préparatifs qui vont bon train
Nonobstant une situation très difficile, les préparatifs de ce festival ont commencé sur les chapeaux des roues. En effet, en vue de satisfaire les attentes d’un public qui fait la fine bouche, Wajih Boumiza, directeur du festival, boosté par une équipe jeune, active et très motivée, a préparé un programme riche, consistant et varié. L’objectif principal étant : une édition qui fera un tabac.
Ayant le cuir assez épais, le comité du festival a réussi à faire face aux critiques formulées ici et là avant même que le festival ne commence. Il fait feu de tous bois pour «égayer les papilles» de son public à travers de différentes activités culturelles, économiques, sportives et touristiques.
Pour l’ouverture du festival, le comité d’organisation a prévu une programmation riche avec une animation de rue, un carnaval assuré par des troupes folkloriques qui mettront en valeur le patrimoine folklorique de la région. Un spectacle de marionnettes géantes sera au programme de la journée inaugurale également.
«La fragilité de l’oléiculture sous les effets des changements climatiques», est le titre du colloque scientifique, considéré pour longtemps la pierre de touche du festival. Participeront à cet événement dont le thème est en relation étroite avec le sujet de l’olivier, des intervenants du secteur agricole appartenant à des institutions et établissements privés et étatiques et des chercheurs et orateurs de Tunisie et d’ailleurs.
Il est utile de rappeler que ce colloque, prévu pour le mardi 10 janvier à l’espace «Eco-village», est placé sous l’égide du ministère de l’Agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche. Le ministre de l’Agriculture Samir Taïeb donnera le coup d›envoi de cet événement scientifique.

La presse régionale sous les feux de la rampe
Le deuxième grand événement qui marquera, certes, cette 36e édition du Festival international de l’olivier sera le colloque portant le thème «Le journalisme de proximité, entre pratiques et enjeux professionnels».
Etant donné le rôle déterminant que joue actuellement la presse notamment dans les régions, le comité du festival a fait appel à des personnalités chevronnées appartenant au secteur, pour débattre de la situation par laquelle passent les journalistes œuvrant dans les régions ainsi que les défis et les enjeux auxquels il font face.
Outre les figures de proue du secteur médiatique qui seront présents dont notamment Sadok Hammami, directeur du Centre africain de perfectionnement des journalistes et des communicateurs (Capjc), Abdelkrim Hizaoui ancien directeur du même établissement et enseignant à l’Institut de presse et des sciences de l’information (IPSI), Hamida El Bour, PDG de l’agence TAP,   Néji Bghouri, président du syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt), Chadia Khédhir, directrice de la chaîne Watanya 2, Ali Belhaj Youssef, directeur de la radio Jawhara FM… des journalistes correspondants exposeront leurs expériences et poseront les problèmes et les entraves qu’ils rencontrent durant leurs parcours professionnels. Une cérémonie sera également organisée en marge de ce colloque pour rendre hommage à quelques figures médiatiques de premier plan ainsi que des journalistes originaires de la ville de Kalâa Kébira. Un livre d’or retraçant le parcours détaillé de chaque journaliste appartenant à cette ville sera aussi mis à la disposition des participants.

Un menu culturel alléchant, mais…
Etant un festival culturel par excellence, ce rendez-vous annuel a réservé la part du lion aux activités à vocation culturelle à l’instar des expositions qui traiteront des sujets relatifs aux cueillette des olives ainsi qu’à la mise en bouteille de l’huile d’olive destinée à l’exportation.
Une journée spéciale sera réservée à la poésie au cours de laquelle de grands poètes tels que Moncef Ouhaibi, Hédi Daniel, Chaker Abssi, Fethi Kmar et bien d’autres réciteront leurs poèmes devant le public. Un concours  du meilleur nouveau poème auquel participeront des jeunes poètes sera lancé pour la première fois.
Les spectacles pour enfants, les représentations théâtrales ainsi que les ateliers d’animation ne manqueront pas au cours de ce festival qui offrira l’occasion aux jeunes réalisateurs, acteurs et metteurs en scène, de présenter au public  leurs nouvelles créations artistiques.
Reste les spectacles musicaux, qui, jusqu’à la rédaction de ces lignes, ne sont pas encore inscrits au programme. Faute d’une bureaucratie lourde et de la routine administrative patente dans notre pays selon les dires du directeur du festival, qui font que, à seulement quelques jours  du lancement du festival, le comité du festival attend encore la réponse des autorités quant à la liste des spectacles subventionnés par le ministère de la Culture. En attendant Godot !
Outre les activités traditionnelles organisées au cours de toutes les sessions du festival à l’instar de la journée touristique, la foire commerciale, le comité du festival a innové en instaurant une nouvelle activité sportive à savoir «le Marathon de l’olivier». Il s’agit d’une compétition ouverte à tout le monde y compris les touristes résidant dans la région de Sousse.
Tous les ingrédients semblent être réunis pour que ce festival arrive à ses fins, malgré un contexte politique et social trés particulier. Il faut dire que, malheureusement, le secteur culturel entier est aujourd’hui sur la corde raide. La majorité des festivals et des manifestations souffrent des mêmes maux dont notamment, des budgets dérisoires faute de financement public et du sponsoring quasi absents qui mettent toujours les organisateurs de ces manifestations au pied du mur. Le festival de l’olivier ne fait pas exception. Sa direction ne cache pas son mécontentement de la «pénurie»  des moyens matériels.
Toutefois, Wajih Boumiza et ses collaborateurs ne sont pas prêts, comme il le dit toujours, à baisser le bras. « Nos ambitions, souligne-t-il sont, très grandes”.

Mohamed Ali Ben Sghaïer

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