Festival « Les Francophonies de Sousse » : un évènement qui en cache un autre

Organisé conjointement par l’Association des Tunisiens amis de la Francophonie(ATAF), composée essentiellement des universitaires, et l’Université de Sousse, la 4e session du festival « Les Francophonies de Sousse », a démarré, hier 5 novembre, au Théâtre municipal,en grande pompe. La soirée d’ouverture a été marquée par un spectacle musical fascinant de l’Orchestre symphonique de Sousse,  largement apprécié et longuement applaudi.

Accueillis dans un théâtre archicomble, les invités du festival ont joui, durant deux heures, d’une variété de plus beaux morceaux de la musique classique telles que la 25e symphonie de Mozart, “Summertime”de Gershwin inspiré de l’opéra « Porgy and Bess », “Habanera” de Georges Bizet inspiré de l’opéra Carmen, “Galop infernal” de Jacques Offenbach, etc.
Composé de plus d’une cinquantaine des meilleurs musiciens et de chanteurs issus de l’Institut supérieur de musique et du Conservatoire de musique de Sousse, l’Orchestre symphonique de Sousse a été brillamment dirigé par les maestros Naceur Elafrit et Mohamed Amine Guesmi.

« La Francophonie n’est pas l’hégémonie française”
Prenant la parole, lors du coup d’envoi du festival, Férid Memmiche, ancien représentant personnel du président de la République auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie  (OIF)  et président du festival “Les Francophonies de Sousse”, a insisté sur la nécessité de se libérer des préjugés en rapport avec la Francophonie.  Selon Memmiche « la Francophonie  n’est pas l’hégémonie française, mais plutôt une partie de nous-même, une clé pour l’ouverture sur un nouveau monde”. “Cette Francophonie, martèle Memmiche,  nous appartient, tout autant qu’à la France. Nous voulons en faire tous ensemble un espace de solidarité, d’échange et d’efficacité pour tous”.
Considéré comme militant pour la Francophonie, Férid Memmiche, qui a fortement plaidé pour la tenue du 18e Sommet de la Francophonie en Tunisie, a rappelé que les organisateurs parient sur le succès de cette édition, qui sera certainement annonciateur du succès du sommet de la Francophonie qui se tiendra à Djerba. Il s’agira, selon l’un des metteurs en scène du Sommet de la Francophonie reporté pour l’année prochaine, du succès d’un “intérêt immense pour la Tunisie, l’Afrique, la Francophonie  et pour l’ensemble de l’espace francophone”.

La Francophonie, “un bien commun”
Ont pris part à cette soirée marquée par l’absence incompréhensible des représentants de l’Etat notamment la ministre des Affaires culturelles, Lionel Briand, représentant de l’ambassade de France en Tunisie, l’ambassadeur du Burkina Faso ainsi que d’autres personnalités tunisiennes et étrangères (Canada, Belgique, etc).
Le représentant français a indiqué, à l’occasion, que la Francophonie  est “un bien commun” tout en rappelant que l’ambassade de France ne cesse de multiplier les actions pour promouvoir la langue française en Tunisie, et ce à travers l’intervention auprès du ministère de l’éducation pour renforcer les capacités des enseignants du français ainsi qu’auprès des associations ou individus voulant maitriser cette langue.
Le représentant français a indiqué que l’ambassade de son pays est parvenue à instaurer un réseau d’alliances françaises composé actuellement de 6 alliances (Tunis, Bizerte, Kairouan, Djerba, Gafsa et Gabès), dont l’objectif est de redynamiser la Francophonie en Tunisie et de renforcer l’apprentissage de la langue française.

Un festival de toutes les couleurs
Ce festival qui se déroule dans des conditions un peu spéciales, suite à la disparition de l’un de ses piliers, feu Tarek Jaza, vise à drainer de plus en plus de monde, et ce à travers la diversification des activités.
Largement soutenue par des associations et des institutions tunisiennes et étrangères à l’instar de l’Institut français de Tunisie, l’ambassade de Canada et l’ambassade d’Argentine, partenaire du festival depuis 2019, cette nouvelle édition dirigée par Sami Hochlaf, SG de l’ATAF, s’annonce porteuse de défis et de réussite.
Outre les spectacles nocturnes qui auront lieu au Théâtre municipal de Sousse, des activités journalières sont également prévues dans les 17 établissements universitaires relevant de l’Université de Sousse. Les étudiants de l’Institut supérieur de musique de Sousse débarqueront dans ces établissements pour y présenter des spectacles au profit des étudiants. Il s’agit d’une rubrique intitulée “Les midis de la musique”.
Au programme également, une pièce de théâtre “La convivialité” portant sur la langue française (6 novembre), un spectacle de Tango et un film argentin (7 novembre).
Puis le rideau tombera, le 8 novembre, avec un spectacle très original en hommage au grand chanteur français Georges Brassens, et ce à l’occasion du centenaire de sa naissance.Dirigé par Jean Marc Berenger, ce spectacle, qui sera une occasion pour se remémorer les chansons les plus célèbres de ce monument de la chanson française, comportera des œuvres revisitées de Brassens.

Related posts

La Tunisie expérimente l’ensemencement des nuages pour lutter contre la sécheresse

Lycées et collèges pilotes : La capacité d’accueil fixée

La situation préoccupante des oiseaux migrateurs en Afrique du Nord