La Tunisie célèbre aujourd’hui, comme chaque année, la Fête de l’Évacuation. 2018 marque le 55ème anniversaire de cet événement décisif de l’Histoire du pays. Le 15 octobre 1963, le dernier soldat français a quitté le territoire tunisien, mettant fin à une longue période de protectorat qui avait commencé le 12 mai 1881.
La bataille de l’Évacuation avait débuté le 8 février 1958, suite aux offensives françaises ayant visé Sakiet Sidi Youssef dans le gouvernorat du Kef, non loin des frontières tuniso-algériennes. Dans cette bataille sanglante, des dizaines de tunisiens et d’algériens sont tombés en martyrs. Plus tard, le 17 juillet 1958, le gouvernement tunisien a décidé de négocier, par la voie diplomatique, l’évacuation de ce qui reste des soldats français se trouvant encore à Bizerte, mais cette tentative a été vouée à l’échec étant donné qu’un regain de tension a été observé à nouveau en 1961.
Le 4 juillet 1961, le bureau politique du parti socialiste destourien a appelé à engager la bataille de l’Évacuation. Deux jours plus tard, le leader Habib Bourguiba a chargé une délégation tunisienne de se rendre à Paris pour rencontrer le Général Charles De Gaulle, afin de lui transmettre une lettre au sujet de la reprise des négociations.
Le 23 juillet 1963, un cessez-le-feu a été décrété, ce qui constitue une grande victoire pour la diplomatie tunisienne menée par Habib Bourguiba. La France, de ce fait, a annoncé le retrait total de ses troupes situées à Bizerte, dont le dernier soldat a quitté le pays le 15 octobre 1963.
55 ans après l’Évacuation, où en sommes nous en 2018 ? Depuis 2011, nous sommes entrés dans une sorte de nostalgie négative vis-à-vis de notre passé. Certains « leaders » politiques, incapables de se projeter dans l’avenir, en ont fait leur marque de fabrique afin d’acquérir un brin de légitimité et de leadership, ce qui les empêche de voir plus loin que le bout de leur nez, préférant se concentrer sur des guerres d’influence et des luttes de pouvoirs.
Malgré toutes les belles cérémonies qui sont organisées, chaque année, en hommage aux martyrs de l’Evacuation, la classe politique reste incapable d’honorer leur sang et leurs âmes.
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