Après le fiasco des élections législatives du samedi 17 décembre 2022, Carthage est restée longtemps silencieuse. Ce n'est qu'hier que le président de la République, Kaïs Saïed, est sorti de son silence pour revenir sur le sujet. Il l'a comparé à un match de football.
Il semble qu'il tente tant bien que mal de rendre le scrutin légitime. Ce mardi 20 décembre 2022, le Chef de l'État a rencontré, entre-autres, Assane Mayaki, membre de la délégation des observateurs des élections relevant de l'Union Africaine. Ce dernier, selon la page Facebook de la présidence de la République, a affirmé que leur compte-rendu a été transmis au président tunisien. Une mission qu'ils ont accomplie "en toute transparence". "Elles se sont passées de manière techniquement parfaite et nous partons avec nos analyses et nos conclusions. Nous formulerons aussi des recommandations", a-t-il déclaré.
Le responsable à l'Union Africaine a plus d'une fois répété "techniquement réussie". Il est clair, en tout cas, que le président de la République souhaite à tout prix procurer à ses élections ne serait-ce qu'un brin de légitimité. Pour rappel, plusieurs partis politiques ont boycotté le scrutin, au même titre que les observateurs de l'Union Européenne et de certaines composantes de la société civile.
La claque du taux d'abstention, qui dépasse les 90% (8,8% de participation et 11,22% officiellement), restera dans les annales. Impossible de parler, avec un tel score, d'une Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) représentative et légitime. C'est tout le projet du président de la République qui est remis en question.